"Une laïcité à géométrie variable" : les drapeaux mis en berne samedi pour les obsèques du pape François suscitent la polémique à gauche

"Nous ne manifestons pas de préférence pour un culte, le pape était d'abord un chef d'Etat, il avait une place dans la politique et dans la diplomatie internationale qui n'était pas neutre", a défendu Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement mercredi.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Les drapeaux seront mis en berne sur les bâtimsents publics français, le 26 avril 2025, lors des obsèques du pape François. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)
Les drapeaux seront mis en berne sur les bâtimsents publics français, le 26 avril 2025, lors des obsèques du pape François. (ARTHUR NICHOLAS ORCHARD / HANS LUCAS / AFP)

Une décision qui fait polémique. Alors que Matignon a décidé, mardi 22 avril, la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments publics samedi, jour des obsèques du pape François, plusieurs personnalités politiques de gauche critiquent ce choix. "Il est normal que le chef de l'Etat ait rendu hommage au pape. Mais nous n'avons pas à marquer une forme de laïcité à géométrie variable", a ainsi déclaré sur franceinfo Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, ancien proche de Jean-Luc Mélenchon. 

Il est rejoint par le député La France insoumise de Loire-Atlantique Matthias Tavel. "Quoi qu'on pense du pape François, la République n'a pas à rendre hommage au chef de l'Eglise catholique. L'Etat chez lui, l'Eglise chez elle", écrit-il sur X. Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias parle sur le réseau social d'une décision "honteuse". Il rappelle qu'en 2005, à la mort du pape Jean-Paul II, l'actuel Premier ministre, François Bayrou, s'était opposé à cette décision. 

Cette mise en berne "ne correspond pas à la distinction qu'il faut faire entre convictions spirituelles et choix politiques et nationaux", estimait en effet celui qui était président du parti de centre droit UDF, devenu MoDem, comme l'avait rapporté à l'époque Le Monde. "Je n'aurais certainement pas pris une telle décision", avait ajouté François Bayrou, fustigeant la décision prise par le chef du gouvernement de l'époque, Jean-Pierre Raffarin. 

Invitée de TF1 mercredi, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a justifié le choix du gouvernement en invoquant "l'émotion que suscite le décès du pape, que l'on soit croyant ou non". "Nous ne manifestons pas de préférence pour un culte, le pape était d'abord un chef d'Etat, il avait une place dans la politique et dans la diplomatie internationale qui n'était pas neutre", a-t-elle insisté.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.