La Turquie face à une hausse des prix hors de contrôle

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min - vidéo : 5min
Article rédigé par France 2 - D. Schlienger, J. Delage, Z. Sivrikaya, M. Crespin
France Télévisions
La popularité du président Erdogan a essentiellement chuté en raison de l'inflation : après avoir atteint 54% en 2023 puis 44% en 2024, la hausse des prix se situe aujourd'hui autour des 40%. Le pouvoir d'achat des Turcs s'est totalement effondré.

Au volant de son taxi, un chauffeur a vu Istanbul (Turquie) devenir si chère que personne ne peut plus se l'offrir. "Maintenant, les gens ne mangent plus souvent au restaurant. Tout le monde est stressé, inquiet. J'ai perdu 50% de ma clientèle (…) et chacun a vu son pouvoir d'achat divisé par dix", confie-t-il.

Un homme de 66 ans passe chaque mois à la banque, récupérer son seul revenu. "Je n'arrive pas à ne pas pleurer. On m'a versé ma pension de retraite, l'équivalent de 400 euros pour le mois. Mais dans dix jours, je n’aurai plus rien. Comment je vais faire ?", s'inquiète-t-il. Il y a trois ans, avec la même pension, il pouvait partir en vacances. L'inflation a été redoutable : 44% en 2024, et bien pire sur certains produits. 

"Même un café, je ne peux plus"

L'ancien responsable en cosmétiques a sa sœur et son neveu à charge. Il vit à crédit, et n'achète plus que le strict nécessaire. "Même un café, je ne peux plus. C'est pour tout le monde pareil", déplore-t-il, sans accuser directement la politique du gouvernement. 

Pourtant, l'économie turque est en crise, après des années florissantes, comme le montre le site inflation.eu. Après la pandémie, Erdogan a baissé les taux d'intérêt pour favoriser la croissance, entraînant une hausse des prix dans tous les secteurs, avec des conséquences en cascade. La spirale de l'inflation est entretenue par la dépréciation de la monnaie, un cercle vicieux que rien ne semble pouvoir briser. 

Retrouvez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.