Turquie : la dérive autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan
À Istanbul, le portrait géant de Recep Tayyip Erdogan continue d'orner la rue principale du quartier populaire où il a grandi. Ici, ses partisans lui restent fidèles, malgré le durcissement du régime. "Regardez tout ce qu'il a fait pour l'économie du pays, il a fait construire les routes, il a développé l'industrie aéronautique", témoigne un habitant. Erdogan, ses 22 ans de règne sans partage et de plus en plus autoritaire. Avec son parti, l'AKP, il s'impose d'abord comme le représentant du petit peuple, pieu et conservateur et, à en croire les longs discours dans lesquels il excelle comme tribun, comme un réformiste et un démocrate.
Une répression féroce
Au début des années 2000, il s'affirme chantre d'un islam politique modéré. Sous son autorité, la Turquie bat des records de croissance. Il rêve d'en faire une puissance régionale, à la fois candidate à l'Union européenne et phare du monde musulman. Plus il pratique le pouvoir, moins il veut le lâcher. Lui, le nostalgique de l'empire ottoman, se voit désormais sultan, dans l'immense palais qu'il s'est fait construire. Il ne tolère aucune contestation. En 2013, il réprime la révolte des jeunes, place Taksim à Istanbul, puis, en 2016, le coup d'État militaire manqué est suivi d'une purge sans précédent. "Ceux qui ont fait ça, dans leur costume militaire ou non, sont des terroristes", déclare-t-il à l'époque. En 2017, il fait changer la constitution et s'approprie les pleins pouvoirs.
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