Travail de mémoire sur Haïti : "La France doit prendre la tête d'une coalition de l'espoir", déclare l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault

Jean-Marc Ayrault estime que le travail de mémoire anonncé par Emmanuel Macron est un premier pas pour faire avancer l'histoire de la colonisation française et des décolonisations.
Article rédigé par franceinfo
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L'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à Paris, le 15 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / POOL)
L'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à Paris, le 15 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / POOL)

"La France doit prendre la tête d'une coalition de l'espoir", a déclaré, jeudi 17 avril sur franceinfo, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage et président de la Fondation Jean Jaurès, alors qu'Emmanuel Macron doit lancer, jeudi, un travail de mémoire et reconnaître une "forme d'injustice initiale" imposée par la France à Haïti, notamment à cause de l'indemnité financière exigée par la France aux Haïtiens en échange de leur indépendance, il y a 200 ans.

"C'est très important qu'Emmanuel Macron reconnaisse une injustice et je pense qu'il va le faire (...) Il faut qu'il y ait un geste. Ce geste doit d'abord être un geste de réparation mémorielle parce que cette dette a été payée par les paysans Haïtiens", affirme Jean-Marc Ayrault. Pour autant, il est encore trop tôt pour évoquer une réparation financière selon l'ex-Premier ministre : "Cette déclaration du président de la République n'est pas la fin de l'histoire. C'est le début d'une nouvelle ère, d'une nouvelle étape qui bien évidemment doit être suivie d'autres. Mais le premier travail qu'il faut faire, c'est un travail de mémoire, de recherches avec peut-être la mise en place d'une commission avec des chercheurs français et haïtiens pour ensuite poser les jalons de ce que pourra être un nouveau départ pour Haïti."

Ce travail de mémoire sur Haïti doit, par la même occasion, permettre de faire avancer l'histoire de la colonisation et des décolonisations françaises, selon Jean-Marc Ayrault. "C'est un peu un impensé de la mémoire française. Il y a une forme de gêne française et cette étape d'aujourd'hui, du 17 avril, est une étape extrêmement importante et qui doit être suivie d'autres", estime le président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage. "Le passé colonial a été un passé glorieux mais le passé colonial a aussi été un passé de souffrance. Pas seulement à Saint-Domingue et en Haïti mais il l'a été en Afrique et sur d'autres continents. Je pense qu'on ne peut pas construire un avenir si on ne fait pas un travail de vérité et ce travail de vérité passe par une connaissance de l'histoire", poursuit-il.

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