: Témoignage "C’est devenu de plus en plus clair qu'Israël utilisait la force de manière injustifiée" : un ancien soldat israélien devenu déserteur témoigne
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Combien de soldats israéliens devront comparaître devant la justice pour crime de guerre, voire crime contre l'humanité ? Des plaintes sont en cours contre au moins un Français, dix Britanniques, un Roumain, des Allemands et peut-être beaucoup d'autres. Des binationaux poursuivis pour avoir commis des exactions présumées pendant la guerre à Gaza. Alors que le conflit continue dans l'enclave palestinienne et que l'armée israélienne occupe aujourd'hui 20% du territoire, les témoignages sur ce qu'elle y commet se multiplient. Notamment celui de Yuval Green, 26 ans, ancien réserviste, qui a combattu à Gaza jusqu'en janvier 2024. Yuval Green n'a pas supporté l'attitude de ses frères d'armes et a depuis quitté l'armée.
Yuval Green est ce qu'on appelle en Israël un "refuznik", un déserteur. "En tant que soldat, je ne suis pas représentatif de ce que pensent la majorité des Israéliens", admet-il. Mais il comprend la colère de ses concitoyens et le désir de vengeance, qu'il a partagé un temps après le traumatisme collectif du massacre du 7-Octobre. "Les premiers jours, je n'avais aucun doute, c'était ce qu'il fallait faire, protéger le pays des terroristes. C'était clairement le bon choix. Mais après, au fur et à mesure que le temps passait, c'est devenu de plus en plus clair qu'Israël utilisait la force de manière injustifiée", explique l'ancien soldat.
"Je ne pouvais pas faire ça"
Le tournant est arrivé l'année dernière. Le jeune étudiant en médecine était à Gaza, avec son unité de parachutistes réservistes. Il cherchait des tunnels dans des maisons de Khan Younes, au sud de l'enclave palestinienne. "Le point de bascule, c'est quand notre commandant nous a demandé de mettre le feu à une maison dont on était sortis, se remémore Yuval Green. Je suis allé le voir et je lui ai demandé pourquoi faire ça ? Pourquoi brûler une maison qui appartient à une famille qui est supposée revenir ? Il m'a dit que ça ne lui posait pas de problème. Je lui ai répondu que s'il autorisait ça, je n'y participerais pas.
"Si nous brûlions cette maison, je partais. On a mis le feu, comme à d’autres maisons dans la journée. Le lendemain, je suis parti. Et je ne suis jamais revenu. Jusqu’à ce moment, j’avais beaucoup de doutes pour déterminer ce qui était juste. Mais depuis, c’est très clair. Je ne pouvais pas rester s’il mettait le feu à une maison. Je ne pouvais pas faire ça."
Yuval Green, ancien soldat, déserteur de l'armée israélienneà franceinfo
"Mais le vrai problème, c'est que la guerre continue… Quand la guerre continue, il y a évidemment des crimes de guerre." L'ancien réserviste a désormais une conviction : "Quand l'armée israélienne affirme poursuivre des objectifs militaires quand elle procède à des destructions, c'est un mensonge".
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