"Son désir de paix l'a aveuglé" : en Israël, le pontificat du pape François laisse un goût amer à certains

Le souverain pontife, disparu lundi à l'âge de 88 ans, avait régulièrement affiché son soutien aux Palestiniens depuis le début de la guerre avec Israël.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un drapeau israélien à Jérusalem, devant le mur des lamentations. (RAPHAEL GOTHEIL / HANS LUCAS via AFP)
Un drapeau israélien à Jérusalem, devant le mur des lamentations. (RAPHAEL GOTHEIL / HANS LUCAS via AFP)

Au lendemain de la mort du pape François, lundi 21 avril, les hommages continuent. Mais à Jérusalem, évoquer le souverain pontife peut engendrer une forme de malaise. Alors que le Pape a souvent pris position et dénoncé la situation humanitaire catastrophique à Gaza, son souvenir semble créer une certaine indifférence, voire un embarras chez certains Juifs et les Israéliens.

Alors que la vieille ville de Jérusalem sommeille encore un peu, la famille Oussadon profite du calme pour se promener. Avant de régir à la mort du pape, Gabriel, le père de famille, prend quelques instants pour réfléchir. Pour lui, c'est avant tout "une perte immense pour les Chrétiens". "Je pense que les Chrétiens de Jérusalem prient pour l'élévation de son âme et que son message ne soit pas oublié", poursuit le père de famille.

Quand on le questionne sur le soutien du pape apporté aux Palestiniens face aux Israéliens, Gabriel balaie la remarque : "Chaque autorité religieuse s’inquiète pour le sort des humains. N’importe quel humain au monde s’inquiéterait du sort des Palestiniens, comme il s’inquiéterait du sort des otages ou des victimes israéliennes, tout simplement".

De la rancœur chez des Israéliens

Dans les ruelles de la vieille ville de Jérusalem, David, un guide touristique, accompagne un groupe venu de Suisse. Adossé à une porte de la ville recouverte de portraits d’otages israéliens, lui accepte de dire franchement ce qu’il pensait du pape François. "Au début, je me disais ce pape était génial, commence David. Mais je crois que le grand âge peut être quelque chose de terrible. Certains deviennent séniles. Le pape a parlé de Mahmoud Abbas en disant que c’était un “ange de la paix”. Je crois que son désir de paix l’a aveuglé."

Pour les habitants de Jérusalem, colère, sarcasme et indifférence se mélangent. Comme leurs voisins Palestiniens, les Israéliens guetteront de près la désignation du nouveau pape.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.