La question du financement de l'Otan plus que jamais au centre des préoccupations européennes

Alors que l'Europe est exclue des discussions américano-russes sur la guerre en Ukraine, la question se pose de la contribution du continent à l'Otan.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le quartier général de l'Otan à Izmir en Turquie le 15 février 2025 (BERKAN CETIN / ANADOLU)
Le quartier général de l'Otan à Izmir en Turquie le 15 février 2025 (BERKAN CETIN / ANADOLU)

La sécurité européenne est à "un tournant" selon Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne est à Paris lundi 17 février, pour un sommet en forme de contre-attaque face aux initiatives américaines sur l'Ukraine. L'Europe est en effet exclue des négociations qui vont s'ouvrir mardi en Arabie saoudite entre les États-Unis et la Russie. Parmi les sujets au menu des discussions à Paris : la contribution financière de l'Europe à l'Otan et son déséquilibre face à celle des États-Unis. Début janvier, Donald Trump accusait ainsi les Européens de ne pas financer suffisamment l'Alliance, arguant qu'ils devraient investir 5% de leur PIB dans la défense.

Pourtant aujourd'hui, ces pays sont loin de ce seuil. Selon les chiffres de l'Otan, l'an dernier, le Canada et les Européens investissaient en moyenne un peu plus de 2% de leur PIB dans la défense. Pour la France, c'était précisément 2,06% soit près de 60 milliards d'euros. Par comparaison, pour les États-Unis c'était près de 968 milliards de dollars, soit un peu moins de 3,4% de leur PIB. Mais il existe tout de même de gros contributeurs parmi les Européens comme la Pologne avec plus de 4% de son PIB. C'est en fait le cas de la plupart des pays d'Europe voisins de la Russie.

La règle des 2% de PIB investis dans la défense

Or, plus un pays investit dans sa défense nationale et plus il est capable de participer aux opérations de l'Otan. En effet, l'Alliance ne possède pas d'armée propre. Quand elle décide de mener une opération militaire, ce sont donc ses 32 Etats membres qui mettent à disposition leurs soldats et leur matériel.

C'est pour cette raison qu'une règle a été fixée en 2006 : un Etat membre doit obligatoirement consacrer au moins 2% de son PIB à sa défense. Cependant, les pays européens n'ont longtemps pas respecté cette règle, notamment après la crise économique de 2008. Ce n'est qu'en 2014, après l'annexion de la Crimée par la Russie, qu'ils ont pris la décision d'investir pour atteindre ce palier. L'an dernier, 23 membres de l'Otan étaient dans les clous contre seulement trois en 2014. Pour y arriver, il leur a fallu un effort collectif de 430 milliards de dollars.

Mais les Etats contribuent aussi de façon directe au financement de l'Otan. Chaque Etat membre verse ainsi une contribution financière au budget de l'organisation, en fonction de ses moyens, précisément de son revenu national brut. L'Allemagne et les États-Unis contribuent par exemple pour près de 16% aux budgets de l'Otan et la France pour un peu plus de 10%. Cette contribution sert à financer notamment la structure de commandement permanente de l'Otan ou encore certaines infrastructures comme des bases navales ou aériennes. En tout, les budgets et programmes annuels de l'Otan représentent environ 4,6 milliards d'euros.

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