: Reportage Sans l'Europe, "les Ukrainiens vont tous mourir, mais ils mourront pour leur pays" : sur le front, les soldats espèrent l'avancée des négociations
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Les négociations s'enlisent depuis plusieurs semaines concernant la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Sur le terrain, les forces armées ukrainiennes craignent une offensive russe et attendent un engagement plus franc de la communauté internationale aux côtés de Kiev. C'est ce que racontent ces soldats à franceinfo. Ils se battent en ce moment sur le front près de Kharkiv dans le nord-est du pays.
Dans la région de Koupiansk, les assauts russes sont quotidiens. Les positions ukrainiennes sont bombardées, harcelées par les drones. Le lieutenant-colonel Volodymyr Porvatov se prépare même à devoir céder du terrain, alors pour lui, l'appui des Occidentaux ici est vital. "Sans les Etats-Unis, on n'y arrivera pas, je vous le dis direct. On a besoin d'un minimum de soutien, et sans l'Europe franchement ça sera très dur. Dans ce cas-là, il n'y aura plus d'Ukrainiens, ils vont tous mourir, mais ils mourront pour leur pays".
Cette brigade a subi beaucoup de pertes, admet le lieutenant-colonel, sans avancer de chiffres. Alors l'idée de céder à Moscou la Crimée et quatre territoires partiellement occupés par les Russes ne lui plaît pas du tout, même si c'est un point central pour un éventuel accord de paix d'après l'émissaire américain après sa rencontre avec Vladimir Poutine. Au moment de l'évoquer, Volodymyr Porvatov s'emporte : "Vous avez vu combien de cimetières il y a en Ukraine maintenant, et combien de patriotes sont morts ? Ce n'est pas pour lâcher nos territoires, les patriotes Ukrainiens ne sont pas d'accord avec ça. Poutine va se casser les dents sur ces quatre régions."
Peser dans les négociations
Désormais, l'enjeu pour cette 114e brigade, c'est de ne pas céder un pouce de terrain en espérant que les forces ukrainiennes fassent de même sur les autres fronts : dans le Donbass et dans le sud, dans la région de Soumy. L'idée n'est pas de repousser les Russes, trois plus nombreux, mais de peser dans les négociations.
"Toutes les guerres finissent autour de la table des négociations et par la diplomatie, reconnaît Pavlo Velihorskiy, commandant d'une unité à Koupiansk. Mais pour récupérer nos territoires, il nous faut des munitions, des armes, des nouvelles technologies, des données de renseignement. On pourra y arriver". Les pays de l'Union européenne peinent à augmenter leur aide, le plan pour livrer deux millions de munitions d'artillerie lourde à Kiev est toujours en suspens.
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