: Reportage Mort du pape François : "Il a pris une place dans notre cœur", confient avec émotion ces catholiques de République démocratique du Congo
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Le lundi de Pâques devait être un jour de célébration. Il a pris l'allure de deuil national en République démocratique du Congo après la mort du pape François, à l'âge de 88 ans. Dans ce pays de 100 millions d’habitants, une personne sur deux est de confession catholique.
Le souverain pontife s'était rendu en RDC en février 2023. Sa venue avait été reçue comme l'événement de l'année et avait provoqué des scènes de liesse dans la capitale du pays, Kinshasa. Un million de personnes étaient venues participer à une immense messe à ciel ouvert sur le tarmac de l’aéroport de Ndolo.
"Franchement, ça fait mal"
Après l'annonce du décès du souverain pontife, lundi 21 avril, toutes les églises de la capitale Kinshasa ont sonné en son honneur. Comme de nombreux fidèles, Philomène a bravé la pluie pour assister à la
messe spéciale donnée à la Cathédrale Notre-Dame du Congo en mémoire du pape François. Elle se souvient encore de sa visite il y a deux ans. "Moi-même j'étais partie la veille pour assister à la messe que le pape devait dire", se rappelle-t-elle. "La phrase du pape 'retirez vos mains de l'Afrique, retirez vos mains de la République démocratique du Congo' restera à jamais graver dans notre mémoire", souligne-t-elle.
Assis sous un arbre, plusieurs autres fidèles discutent de la funeste nouvelle. L’un d’entre eux, Chancel, est encore sous le choc : "Ça fait mal, franchement. Ça fait mal." Grâce reprend la parole à son ami ému. Lui aussi se souvient de la visite du pape en 2023 : "Les gens étaient tellement joyeux. Ils chantaient... C'était vraiment nécessaire l'arrivée du pape dans notre pays, parce que notre pays traverse un moment d'agression."
Pour le père Camille Esika, recteur de la cathédrale, le pape François était respecté par les Congolais en tant que chef de l’Église, mais aussi pour avoir mis en lumière la guerre qui sévit dans leur pays. Avant cela, la dernière visite du chef de l’Église remontait à Jean-Paul II, en 1985. "On retient le pape comme celui qui a aimé notre pays. C'est lui qui a pris la place dans notre cœur", affirme Camille Esika.
"On l'a aimé en tant que personnalité religieuse, mais aussi en tant que la personne qui est la voix des sans voix pour les souffrances de notre pays."
Camille Esika, recteur de la cathédrale Notre-Dame du Congoà franceinfo
Toute la journée, les hommages se sont multipliés jusqu’aux plus hautes instances de l’État. Sur X, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a loué la mémoire d’un "allié infatigable de la RDC". "Il nous a apporté sa lumière durant sa visite historique du 31 janvier au 03 février 2023. Il a toujours gardé notre pays dans ses incessantes prières pour le retour de la paix en RDC", a-t-il écrit.
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