: Reportage "C'est comme si on était des sans-abri VIP" : à deux pas du Vatican, le Palazzo Migliori, lieu emblématique de la "relation personnelle" du pape François avec les pauvres
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L'exposition du corps, les funérailles. Ces cérémonies, le pape François les a souhaitées plus simples, plus modestes. Il faut dire qu'il a tout au long de son pontificat voulu rester proche des pauvres : en témoigne cet immeuble donnant sur la place Saint-Pierre qu'il a lui-même décidé de transformer en centre d'hébergement.
En 2019, François l'a mis à disposition de la communauté de Sant'Egidio, une association internationale de fidèles catholiques qui lutte contre la pauvreté. Depuis, une cinquantaine de sans-abri y mangent et y dorment chaque soir.
"Lorsque j'ouvre la fenêtre, je vois le Vatican"
Le bâtiment a une belle façade jaune pastel. Au deuxième étage, les bénévoles s'activent, c'est bientôt l'heure du dîner. 54 couverts. Ce soir-là : farfalles thon avec tomates, et poisson, pommes de terre, artichaut.
À 19 heures tapantes, comme tous les jours, c'est l'ouverture des portes. Giuseppe vient ici depuis octobre, après 28 ans en prison. "Entre nous, dans la rue, quand on dit qu'on dort au Palazzo Migliori, c'est comme si on était des sans-abri VIP !, lance-t-il. C'est comme ça qu'on dit."
L'endroit aurait dû devenir un hôtel de luxe, il accueille finalement des "abîmés par la vie", comme Violette, une Bruxelloise, dans des chambres petites mais à la vue imprenable. "Vous vous rendez compte que lorsque j'ouvre la fenêtre, je vois le Vatican. Je pleure", raconte-t-elle.
"Une fois, il nous a invités"
Sur la terrasse, on croirait pouvoir toucher les colonnes devant la basilique. Rosana voyait le pape dans sa papamobile. "Je disais : 'salut papa Francesco ! Je t'aime tellement ! Ciao !'" Et il n'était pas rare qu'il passe par ici. "Une fois, il nous a invités, j'en pleure, témoigne Violette. Il nous a offert des rosaires, il m'en a donné deux."
"J'ai pris sa main que j'ai baisée, j'étais l'unique à lui donner un bisou."
Violette, Bruxelloiseà franceinfo
C'est symbolique de son pontificat, explique Mario Giro, responsable des relations internationales de Sant'Egidio et ancien vice-ministre italien des Affaires étrangères. "Pour le pape François, les pauvres sont des personnes avec lesquelles il faut avoir une relation personnelle, explique-t-il. Ce n'est pas le pape de l'assistance aux pauvres, mais c'est le pape des pauvres, avec les pauvres. C'est ce qu'il a fait partout. C'est pour ça qu'il n'a pas aimé les puissants, il a aimé être avec les pauvres et se mélanger avec eux. Il parlait toujours de toucher, il faut toucher le pauvre. Ce fait de toucher signifie arriver à être en relation personnelle." D'ailleurs, les sans-abri disent qu'ils viennent dormir dans "la maison du pape".
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