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Reportage
À un an des prochaines élections municipales, rencontre avec un maire "heureux de résoudre les problèmes du quotidien des habitants"
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À un an des élections municipales (elles auront lieu en mars 2026), les difficultés quotidiennes des maires sont régulièrement soulignées : charge mentale, réduction des moyens de l'État, exigence ou agressivité des citoyens. Beaucoup décrochent et démissionnent ou effectuent une pause en cours de mandat. Pourtant, d'autres maires s'accrochent malgré ces problématiques. C'est le cas de Jérôme Harault, maire de La Chapelle-au-Riboul, un village de 500 habitants dans le nord de la Mayenne. Positif en toutes circonstances, sans nier les problèmes, ce qui lui plaît pour son premier mandat, c'est d'être sur tous les fronts.
La journée de Jérôme Harault, qui est aussi agriculteur, suit toujours la même routine. "Je ne suis pas très matinal pour un agriculteur, mon réveil sonne à 7 heures. J'écoute les informations, après, soit je m'occupe de mon fils et je l'emmène à l'école, soit je vais directement à la mairie et j'arrive à 8 heures. Et l'après-midi, je reviens travailler sur mon exploitation", indique-t-il. Avant d'aller en mairie, il prend aussi le temps d'aller voir ses vaches pour vérifier "que les animaux ont suffisamment de foin pour la journée".
"Des petits tracas du quotidien, des vraies solutions pour les habitants"
"C'est marrant parce que je ne vais pas forcément avoir le sourire le matin quand je me lève. On ne sait jamais ce qui va nous tomber dessus. Ce qui me rend heureux, c'est de résoudre les problèmes du quotidien des habitants. Une panne de la chaudière de l'école, les repas qui ne sont pas livrés, etc. Je passe mon temps à courir à droite, à gauche à résoudre des petits tracas du quotidien, mais qui sont des vraies solutions pour les habitants", explique ce maire mayennais.
"C'est gratifiant d'avoir résolu le problème de quelqu'un".
Jérôme Haraultà franceinfo
Ce qui le motive aussi, c'est la réalisation des projets que les habitants ont eux-mêmes choisis. Ils ont été consultés via un questionnaire en début de mandat et ont voté par exemple pour la réouverture des vieux chemins de randonnée. "Ces chemins-là, on les rouvre avec des équipes de bénévoles sur la commune et des élus, précise l'agriculteur. J'avais encore la tronçonneuse dans les mains il n'y a pas très longtemps. On taille, on coupe et on refait des sentiers. Ça, c'est quelque chose qui me parle. Rouvrir un chemin où les gens vont se promener et nous dire qu'il est vraiment très beau ou que c'est super d'avoir découvert cet endroit-là, ce sont des côtés très positifs. Ça nous a donné une direction pour notre mandat".
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Le rythme est intense. Pour lui, être maire c'est du 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 : "On a 1 200 euros par mois, c'est une indemnité, pas un salaire. Certains diront que ce n'est pas payé assez cher. On ne fait pas ça non plus pour l'argent donc je juge que c'est suffisant. Ça m'indemnise du temps que j'y consacre".
Hyperdisponible et multitâche, Jérôme Harrault n'hésite pas à jouer les agents immobiliers s'il le faut, avec ceux qui envisagent d'emménager dans sa commune rurale. "Ça m'arrive presque une fois tous les 15 jours de rechercher une maison pour quelqu'un. C'est important de faire venir de nouveaux habitants", reconnaît le maire.
Le maire au travail pour faire venir de nouveaux habitants, un médecin, des commerçants
Tout est bon pour que son village de 500 habitants reste attractif et c'est un vrai travail d'équipe qui lui plaît. Ses adjoints et lui ont par exemple imaginé une communication originale pour convaincre un médecin de s'installer : "On a fait une grosse campagne de pub. On a été deux fois à la télé pour ça. On cherche depuis le début de notre mandat". Et en ce moment, ils se démènent pour trouver un repreneur pour le seul bar-restaurant du village, fermé depuis plus d'un an.
Face à son investissement, les habitants reconnaissent que "ce n'est pas facile". "Je ne voudrais pas être à sa place", juge par exemple une retraitée, devant l'église du village.
"J'aime bien mon maire. On a un souci, on l'appelle, il est accessible, toujours le sourire on peut le dire".
Une habitante de La Chapelle-au-Riboulà franceinfo
Ces compliments sont autant d'encouragements à continuer, confie l'élu sans étiquette, en refermant la permanence de la mairie. "Le fait de rencontrer beaucoup de personnes aussi, assure-t-il. J'étais agriculteur, je travaillais toute la journée sur mon exploitation, je voyais peu de personnes à l'extérieur alors qu'aujourd'hui, j'ai une vie sociale riche. J'ai énormément appris depuis le début du mandat".
Jérôme Harault pense déjà aux municipales de 2026 : "Parce qu'il y a des projets qu'on n'a pas réussi à mettre en œuvre sur ce mandat donc ça m'embêterait de les laisser en plan. Certains responsables d'associations m'ont dit clairement que si je ne me représentais pas, ils démissionnaient. C'est quelque chose de gratifiant aussi qu'ils demandent qu’on continue". Malgré tout, un sujet pourrait le faire hésiter à se représenter : c'est s'il n'y avait plus de secrétaire en mairie. L'actuelle part bientôt à la retraite et il n'y a pas de remplaçant ou de remplaçante en vue.
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