"On leur a fait confiance, mais on a fait une erreur historique" : en Ukraine, 30 ans après la signature du mémorandum de Budapest, l'amertume est palpable
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Les alliés européens de l'Ukraine étaient réunis, jeudi 27 mars, à Paris. Ils se sont prononcés à l'unanimité contre toute levée des sanctions imposées à la Russie, mais nombre de questions demeurent notamment quant aux futures garanties de sécurité pour Kiev.
L'Ukraine avait les moyens de dissuader Moscou de l’attaquer, sauf que Kiev a signé en 1994 le mémorandum de Budapest avec la Russie, le Royaume Uni et les Etats-Unis. Tous s’étaient alors engagés à respecter leur intégrité territoriale, leur indépendance et leur souveraineté en échange de l’abandon d'un arsenal nucléaire.
Un épisode de l’histoire qui résonne aujourd’hui dans l’esprit des Ukrainiens et notamment dans celui des soldats à Kharkiv. L'amertume est palpable parmi les soldats ukrainiens lorsqu'on évoque ce mémorandum de Budapest.
"Si on avait encore ces armes nucléaires, Poutine n'aurait jamais osé attaquer l'Ukraine"
Valeri, 29 ans, de retour du front : "Je suis en colère. Mais c'est une colère davantage dirigée contre les Etats-Unis que contre la Russie, car Washington devait assurer notre protection alors que l'on savait qu'on n'avait rien à attendre de Moscou. On était conscients que la Russie n'allait pas nous lâcher si facilement."
Plus de 30 ans après, la signature de ce mémorandum de Budapest reste un mauvais souvenir pour les Ukrainiens de la 53e brigade mécanisée : "On leur a fait confiance, mais en fait, on a fait une erreur historique. Aujourd'hui, les Ukrainiens ont le sentiment de payer cette erreur de leur propre sang."
Bogdan vient de fêter ses 31 ans : "J'étais tout juste né lorsque le mémorandum de Budapest a été signé. Aujourd'hui, si on avait encore ces armes nucléaires, Poutine n'aurait jamais osé attaquer l'Ukraine." En envahissant son voisin, Vladimir Poutine a clairement violé cet accord. Mais il a surtout profité d'une faiblesse de ce mémorandum de Budapest. Rien n'obligeait les alliés de l'Ukraine à venir à son aide en cas d'attaque.
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