Le traitement éditorial de la séquence économique internationale
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La guerre commerciale entre Pékin et Washington a pris une tournure spectaculaire après l’imposition d’une surtaxe sur les produits chinois par Donald Trump, qui a par ailleurs suspendu les sanctions tarifaires visant d’autres pays. En réponse, Pékin augmente aussi très fortement les droits de douane sur les importations américaines. Dans ce contexte, on parle beaucoup sur franceinfo de macroéconomie, des marchés, de l’inflation et des auditeurs s’interrogent : "À quel moment parlez vous de notre quotidien ?" "Beaucoup de sujets sur les difficultés financières de la France et des pays étrangers dans le contexte actuel. Mais quid des difficultés financières des Français, de ceux qui peinent à finir le mois ? Pourquoi ne faites-vous pas plus de dossiers et de débats sur cette réalité, sur le pouvoir d’achat entre économistes et politiques ?"
Emmanuelle Daviet : Florent Guyotat, pensez-vous que les préoccupations liées aux fins de mois difficiles, à l’alimentation, aux carburants, au logement sont suffisamment évoquées sur l’antenne?
Florent Guyotat : Alors, vous parlez de la guerre commerciale, c’est vrai, c’est un sujet qu’on développe beaucoup ces derniers jours, avec nos journalistes spécialistes de l’économie, avec nos correspondants en Chine, aux Etats-Unis, à Bruxelles. On essaie donc d’expliquer de la manière la plus accessible possible ce qui se passe. Mais franceinfo, c’est très important, est aussi une radio de reportages, de témoignages où on va sur le terrain. On n’oublie pas la vie quotidienne des Français. Je vais vous donner un exemple concret. Cette semaine, on a parlé du prix du baril de pétrole, autour de 60 $ le baril. Un niveau au plus bas depuis 4 ans. C’est donc une conséquence du conflit commercial actuel dont on parlait à l’instant. On l’a expliqué, mais on ne perd jamais de vue le quotidien de nos auditeurs, dont beaucoup sont des automobilistes. Et ces auditeurs, se demandent si cette tendance va se ressentir sur les prix à la pompe. Alain Gastal, notre journaliste, est donc allé à la rencontre d’automobilistes de région parisienne. Voici un extrait de son reportage :
Extrait reportage d’Alain Gastal: "A 1,70 € le diesel, 1,80 € le sans plomb, Evelyne qui se rend chaque jour en voiture à la Défense pour son travail n’a pas vraiment le sentiment d’avoir fait beaucoup d’économies ces dernières semaines : 'Pour moi, c’est stable, ça reste stable, ça dépend où on le prend.' Steven est commercial indépendant, 300 à 400 euros de budget carburant par mois. Il trouve que le prix de l’essence baisse beaucoup moins vite que celui du baril de pétrole : 'Quand ça baisse, ça prend beaucoup plus de temps, alors que quand ça augmente c’est immédiat. C’est assez étonnant. Je roule pas mal, je suis commercial. Donc ça a un vrai impact sur ma vie de tous les jours, sur ce que je pourrais acheter pour me faire plaisir et que je ne fais pas parce que je paye l’essence'."
Florent Guyotat : Extrait de ce reportage diffusé jeudi sur franceinfo. Pour répondre aux auditeurs que vous évoquiez, les préoccupations quotidiennes, le pouvoir d’achat, les fins de mois difficiles, ce sont des choses que l’on n’oublie pas sur franceinfo. Vous évoquiez aussi le logement, on en parle aussi régulièrement. C’était le cas encore hier avec ce reportage de Thomas Giraudeau, dans la commune d’Allauch près de Marseille. La préfecture souhaiterait que le maire construise plus de logements sociaux. Et le maire pose ses conditions :
Extrait reportage de Thomas Giraudeau : "Allauch est installée sur des collines où beaucoup de terrains sont encore vierges, sans aucune construction et pour respecter la loi, passer de 7,5 % aujourd’hui à 20,5 % de logements sociaux, il faudrait en bâtir 1800. Impossible, assure le maire les Républicains, Lionel de Cala, alors la ville paie une amende 1 300 000 € cette année. 'On n’est pas contre le logement social par principe, on veut qu’il soit adapté au tissu résidentiel de la commune. Il faut que ce soit des petits logements, de la rénovation à l’habitat ancien, des petits lotissements. Pas de grands ensembles immobiliers comme ça peut être le cas dans d’autres grandes villes'."
Florent Guyotat : Et j’ajoute donc que sur franceinfo, nous organisons régulièrement des journées spéciales, journées thématiques sur un thème d’actualité fort. Le logement, l’immobilier font partie des thèmes qui seront prochainement abordés.
On poursuit avec cette remarque d’un auditeur : "Les dernières décisions surprenantes de Donald Trump ont donné un coup d’accordéon aux valeurs des différentes bourses mondiales. Est-il possible de vérifier qu’elles n’ont pas permis des délits d’initiés ?" Alors rappelons ce qu’est un délit d’initié. C’est lorsqu’une personne dans la force publique ou dans une entreprise va être au courant avant tout le monde d’une information et va donc pour lui ou pour des gens qu’il connaît, inciter à vendre ou à acheter des titres sur le marché. Évidemment, quand on anticipe les mouvements de marché, on peut faire des opérations très positives. Florent Guyotat, avez-vous réalisé des reportages à ce sujet ?
Florent Guyotat : Alors d’abord, c’est extrêmement difficile de vérifier ça. Il faudra une enquête, ça prendra plusieurs mois. Au fond, la question qui est posée, c’est est-ce qu’il y a eu une manipulation de marché ? Nous nous sommes fait l’écho des doutes et des accusations de certains élus américains. Ecoutez, par exemple cet échange entre un élu démocrate, Steven Hosford, et un membre de l’administration Trump, Jamieson Greer :
Extrait échange Steven Hosford – Jamieson Greer : "Est- ce que c’est une manipulation de marché ? Non. Pourquoi non ? Si c’était un plan, si ça a toujours été un plan, comment est ce que ça n’était pas une manipulation de marché ? Il ne s’agit pas d’une manipulation de marché monsieur. Alors qu’est ce que c’est ? Qui en tire des bénéfices ? Quels sont les milliardaires qui se sont enrichis ?"
Florent Guyotat : Echange diffusé jeudi matin sur franceinfo. Encore une fois, pas de certitude sur le sujet. Il y a des interrogations publiques de la part de certains élus démocrates que nous avons donc relayées à l’antenne.
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