Le Parlement britannique adopte en urgence une loi pour prendre le contrôle des hauts fourneaux de l'aciériste British Steel
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Quelque 2 700 emplois sont en jeu. Le Parlement britannique a adopté en urgence, samedi 12 avril, une loi permettant au gouvernement de prendre le contrôle des deux derniers hauts fourneaux du pays, gérés par British Steel et menacés de fermeture imminente par le propriétaire chinois de l'entreprise, Jingye.
La loi adoptée permet au gouvernement de maintenir l'activité sur le site de Scunthorpe (nord de l'Angleterre), en forçant British Steel à la poursuite de l'activité sous peine de sanctions. La loi, qui faisait l'objet d'un vaste consensus, a été adoptée en quelques heures par les deux chambres qui avaient dû exceptionnellement rentrer de vacances et siéger un samedi. Il doit encore recevoir l'assentiment royal, une formalité.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré que son administration "tournait la page d'une décennie de déclin" et "agissait pour protéger les emplois de milliers de travailleurs". Le ministre du Commerce, Jonathan Reynolds, a affirmé que la nationalisation restait "sur la table" et était une "option probable", mais a souligné que le gouvernement ne pourra "pas financer à long terme la transformation de l'entreprise", car la valeur économique de l'usine est "proche de zéro".
Un gouffre financier, selon son propriétaire
British Steel, qui emploie 3 500 personnes en Angleterre, a annoncé fin mars son intention de fermer début juin ses deux hauts fourneaux, ses opérations de fabrication d'acier et de réduire la capacité du laminoir à acier de Scunthorpe. Jingye dit avoir investi depuis 2020 plus de 1,2 milliard de livres sur ses sites, et fait valoir que ces deux hauts fourneaux (les derniers d'Angleterre) ne sont plus rentables. Elle affirme perdre 700 000 livres (814 000 euros) par jour.
Le ministre du Commerce affirme que des négociations ont été menées pendant plusieurs mois avec Jingye, mais que l'entreprise réclamait "des centaines de millions de livres", avec le risque qu'ils soient transférés en Chine. La sécrétaire d'Etat à l'Industrie, Sarah Jones, a assuré samedi matin sur Sky News que la prise de contrôle de l'Etat ne serait pas financée par des hausses d'impôts, car le gouvernement compte piocher dans un fonds de 2,5 milliards de livres (2,8 milliards d'euros) spécialement créé pour soutenir le secteur. Le cas de Scunthorpe a ravivé le traumatisme de la fermeture, en septembre 2024, de la plus grande aciérie du Royaume-Uni, à Port-Talbot, au pays de Galles, avec la perte de 2 800 emplois.
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