La méthodologie des sondages en question dans "franceinfo et vous" du jeudi 30 janvier 2025

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Article rédigé par franceinfo
Radio France
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"franceinfo et vous". (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
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Pour beaucoup de parlementaires du bloc central, le timing n'était peut-être pas le bon. Quelques jours avant la conclusion de la commission mixte paritaire sur le budget 2025, l'expression "sentiment de submersion migratoire" employée par le Premier ministre François Bayrou a provoqué la colère des socialistes qui ont, dès lors, suspendu une réunion sur le budget, mardi 28 janvier à Matignon. Une expression que la gauche et une partie des députés centristes considèrent empruntée à l'extrême droite. Une auditrice estime pour sa part que ce sentiment est très largement partagé par "une majorité de Français, qui est complètement d'accord avec Monsieur Bayrou". Mathieu Galard, directeur d'études d'Ipsos, nous éclaire sur l'opinion des Français à ce sujet : "Un sondage à ce sujet est sorti dans un autre institut, mais il ne portait pas sur le fait que les Français approuvent ou non cette expression, mais sur le sentiment que les Français le partageaient". Une formulation ambiguë qui n'explique pas si le sondage porte sur l'opinion personnelle du sondé, ou si le sondé considère que cette opinion est majoritairement partagée par les Français.

Le directeur d'études précise toutefois que chez Ipsos, lorsque des sondages sont réalisés sur l'immigration, "il y a une majorité de la population qui juge qu'il y a trop d'immigrés en France". Parallèlement, Mathieu Galard explique qu'une majorité de Français considère également que l'immigration peut avoir des "impacts positifs en matière d'ouverture culturelle". Ambivalence des sondages et des sentiments donc, qui nous montre, selon Mathieu Galard, que "sur cette question de l'immigration, comme sur beaucoup d'autres, tout n'est pas tout noir et tout n'est pas tout blanc". Une préoccupation alimentée par le discours politique et médiatique, mais qui ne revient qu'en troisième, quatrième ou cinquième position, insiste Mathieu Galard, qui tient à partager que la première des préoccupations des Français reste le pouvoir d'achat, et la deuxième l'état des services publics, et en particulier du système de santé.

De son côté, Elio, s'intéresse à la forme : "Lorsque vous citez un sondage à l'antenne, il faudrait que vous précisiez également quel est l'échantillon de personnes interrogées". Une remarque que Mathieu Galard partage, ajoutant qu'il faudrait surtout préciser la méthode employée. Ce ne serait pas tant le nombre de sondés, que l'exigence d'avoir un panel représentatif de la société française qui importe.  

"On fait en sorte que ce soit un reflet en miroir de la population française en termes d'âge, en termes de régions, en termes de catégories sociales. Les lois statistiques nous permettent ensuite d'extrapoler ces résultats à l'ensemble de la population, avec effectivement une marge d'erreur."

Mathieu Galard

à franceinfo

Sur franceinfo.fr, toute publication de sondage est accompagnée d'un certain nombre de mentions (nom de l'organisme ayant réalisé le sondage, commanditaire, nombre de personnes interrogées, dates, méthodologie). Dans le cas des sondages d'intentions de vote, la marge d'erreur est précisée.

Autre exigence qui s'impose, celle du temps long. "On va interroger les Français en posant les mêmes questions à chaque fois. Et effectivement, ça nous permet de voir les grandes tendances de l'opinion" sur le temps long, poursuit le directeur d'études. 

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