La découverte de coraux résistants au réchauffement des océans donne de l'espoir
Pour sauvegarder cet article, connectez-vous ou créez un compte monfranceinfo
Sans paiement. Sans abonnement.
/2025/04/23/alr0086030-c-alexis-rosenfeld-1-6808846cc3202592538869.jpg)
C'est un espoir pour les coraux menacés par le réchauffement de la planète. Des scientifiques ont découvert en Polynésie française des spécimens exceptionnellement résistants à la chaleur, dans un petit atoll, perdu au milieu du Pacifique. L'atoll de Tatakoto, à plus de 1 000 kilomètres de Tahiti.
Son lagon, connecté à l'océan par de petits canaux uniquement, subit des variations de températures extrêmes : plus 3 à 4°C par jour, avec une eau jusqu'à 35°C. Pourtant, des expéditions scientifiques soutenues par l'Unesco y ont découvert des dizaines d'espèces de coraux en parfaite santé, malgré ce milieu particulièrement hostile. Des Acropora, par exemple, qui ressemblent à des ramures de cerf. D'habitude ils sont les premiers à mourir en cas de coup de chaud, mais ceux-ci ont résisté au dernier épisode de chaleur marine.
Particularité génétique ?
Le CNRS, qui mène les recherches, s'interroge sur cette résistance. Deux hypothèses sont sur la table : une acclimatation temporaire de ces coraux ou une adaptation génétique, c’est-à-dire qu'ils se transmettraient cette thermorésistance de génération en génération. Pour vérifier, des boutures ont été prélevées dans cet atoll et replantées à Moorea. S'ils survivent, ce sera une première preuve que ces coraux aux propriétés exceptionnelles peuvent repeupler d'autres récifs plus fragiles. L'atoll de Tatakoto pourrait même servir de "réservoir", en les transplantant dans des récifs décimés par le réchauffement climatique.
Ce serait un beau coup de pouce dans le combat (très mal engagé) pour sauver les coraux. Ils sont frappés par des épisodes de blanchiment de plus en plus massifs et fréquents, quand l'océan devient trop chaud, et que les micro-organismes qui composent les coraux meurent. Ce sont 90% des récifs coralliens qui risquent la disparition d'ici 2050 selon l'ONU. Une catastrophe pour la biodiversité, les récifs abritent un quart de la vie marine, mais un danger aussi pour l'homme, car ils protègent de l'érosion et des tempêtes. Ils accueillent également une faune qui nourrit un demi-milliard de personnes.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.