"La Chambre de Mariana" : Mélanie Thierry dans un film intimiste touchant durant la Seconde Guerre mondiale

Emmanuel Finkiel donne pour la troisième fois de suite un premier rôle à Mélanie Thierry, dans un huis clos historique, sensible et universel.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Mélanie Thierry dans "La Chambre de Mariana" d'Emmanuel Finkiel  (2025). (CINÉFRANCE STUDIOS / CURIOSA FILMS / METROCOMMUNICATIONS / UNITED KING FILMS / PROTON CINEMA / TARANTULA / ARTE FRANCE CINEMA 2024)
Mélanie Thierry dans "La Chambre de Mariana" d'Emmanuel Finkiel (2025). (CINÉFRANCE STUDIOS / CURIOSA FILMS / METROCOMMUNICATIONS / UNITED KING FILMS / PROTON CINEMA / TARANTULA / ARTE FRANCE CINEMA 2024)

La rencontre entre un garçon de 12 ans et une prostituée en 1943, en Ukraine, est au cœur du nouveau film d'Emmanuel Finkiel (La Douleur, 2017). La situation renvoie à l'actualité, Ukraine oblige, mêlée au sujet éternel de la découverte de la sexualité et avec elle du passage à l'âge adulte chez un préadolescent.

Film ultrasensible, où les sentiments dominent l'action qui prend sa source dans le passé, mais reste d'une grande modernité, La Chambre de Mariana sort en salle mercredi 23 avril.

Ukraine 1943 : une mère de famille confie son fils Hugo de 12 ans à son amie Mariana, prostituée dans une maison close, pour lui éviter la déportation. Confinée dans le placard de sa chambre où elle reçoit ses clients, la vie de Hugo se réduit aux sons qu'il perçoit, et à des visions fugitives qui vont bientôt nourrir ses premiers émois, sous la protection de Mariana. Elle va s'avérer attentive à sa condition de reclus en pleine métamorphose de ses sens qui vont forger sa maturité.

Sur un tel sujet, Emmanuel Finkiel aurait pu tomber dans le cliché de la prostituée au grand cœur. Mais adaptant le roman éponyme d'Aharon Appelfeld, il évite un tel écueil. La Chambre de Mariana s'avère d'une grande délicatesse dans son exposition dramatique et son développement continuellement relancé.

Film d'apprentissage

Huis clos apparent, réduit à deux personnages, La Chambre de Mariana est paradoxalement habitée d'une grande vivacité, d'une grande force de vie et d'un partage exemplaire des émotions. On se croirait presque le troisième protagoniste de cette vie recluse. Mélanie Thierry est pleine de sobriété dans un rôle extraverti, le jeune Artem Kyryk, qui joue Hugo, est des plus convaincants, et Emmanuel Finkiel observe un recul dans sa mise en scène qui l'écarte de tout voyeurisme dans l'exposé des actes et des sentiments.

La Chambre de Mariana touche au cœur dans ce qui aurait pu se limiter à être un mélodrame quelconque. Il va au-delà, en s'avérant un grand film d'apprentissage nourri de romanesque. La reconstitution de l'époque, discrète, est parfaite. Emmanuel Finkiel, qui signe l'adaptation du roman et la mise en scène du film, réalise une œuvre personnelle et universelle.

L'affiche de "La Chambre de Mariana" d'Emmanuel Finkiel (2025). (AD VITAM)
L'affiche de "La Chambre de Mariana" d'Emmanuel Finkiel (2025). (AD VITAM)

La fiche

Genre : Drame historique
Réalisateur : Emmanuel Finkiel
Avec : Mélanie Thierry, Artem Kyryk, Julia Goldberg, Minou Monfared
Pays : France/Belgique/Hongrie/Israël/Portugal
Durée : 2h11
Sortie : 23 avril 2025
Distributeur : AD VITAM
Synopsis : 1943, Ukraine, Hugo a 12 ans. Pour le sauver de la déportation, sa mère le confie à son amie d'enfance Mariana, une prostituée qui vit dans une maison close à la sortie de la ville. Caché dans le placard de la chambre de Mariana, toute son existence est suspendue aux bruits qui l'entourent et aux scènes qu'il devine à travers la cloison…

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.