L'AFP appelle la Turquie à la "libération rapide" de son journaliste Yasin Akgül, arrêté à Istanbul

Le PDG de l'Agence France-Presse, Fabrice Fries, a appelé la présidence turque à "la libération rapide" du photographe de l'agence Yasin Akgül, placé en détention après avoir couvert comme journaliste les manifestations contre l'arrestation du maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu. "Son incarcération est inacceptable, c'est pourquoi je vous demande d'intervenir au plus vite pour la libération rapide de notre journaliste", souligne Fabrice Fries dans une lettre adressée mardi 25 mars au secrétaire général de la présidence turque, Hakki Susmaz.

"Yasin Akgül ne manifestait pas, il couvrait comme journaliste l'un des nombreux rassemblements organisés dans le pays depuis le mercredi 19 mars", fait valoir Fabrice Fries dans son courrier. "Se trouver là où les événements se produisent, y compris entre des manifestants et des forces de l'ordre, c'est le travail d'un photographe. Yasin Akgül en est l'un des meilleurs représentants, et sa valeur professionnelle est reconnue dans le monde entier".

Sept journalistes en détention provisoire

La contestation se poursuivait mardi en Turquie, où plus de 1 400 personnes ont été arrêtées depuis le début, il y a six jours, d'une vaste fronde déclenchée par l'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Recep Tayyip Erdogan. Les autorités sont confrontées à une contestation inédite depuis le mouvement de Gezi, parti de la place Taksim d'Istanbul, en 2013.

Un tribunal d'Istanbul a ordonné mardi le placement en détention provisoire de sept journalistes turcs, dont le photographe de l'Agence France-Presse, accusés de participation à des rassemblements illégaux. "Yasin Akgül suit depuis 10 ans pour l'AFP l'ensemble de l'actualité politique turque sous tous ses aspects. Dont les meetings électoraux du président Recep Tayyip Erdogan", précise le courrier de Fabrice Fries. Le photographe a lui-même fait valoir lors de sa garde à vue qu'il n'avait fait que couvrir la manifestation. L'ONG Reporters sans Frontières a condamné une "décision scandaleuse [qui] reflète une situation gravissime en cours en Turquie".