Entre le pape François et l'Amérique de Donald Trump, des relations toujours très tendues
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Un message d’une ligne sur son réseau social : "Reposez en paix, pape François ! Que Dieu le bénisse ainsi que tous ceux qui l'ont aimé !" Et une déclaration de 15 secondes lors de la traditionnelle chasse aux œufs de la Maison Blanche. Comparé aux dirigeants du monde entier, Donald Trump a fait le strict minimum, lundi 21 avril, pour rendre hommage au pape. Même si le président américain a annoncé la nuit dernière qu’il se rendrait aux obsèques du souverain pontife, les relations entre les deux hommes ont toujours été plutôt tendues.
Cela est lié principalement à la politique migratoire de Donald Trump, et ce, dès la toute première campagne présidentielle de l’homme d’affaires, en 2016. Le pape François réagit alors très vivement à sa proposition d’édifier une muraille pour séparer les Etats-Unis du Mexique, estimant qu’une personne qui ne pense qu’à construire des murs n’est pas chrétienne. Des propos que Donald Trump a qualifiés à l’époque de "scandaleux".
Et ce n’est pas avec le second mandat que les relations se sont apaisées, d’autant que J.D. Vance a mis de l’huile sur le feu, le vice-président a sous-entendu que les évêques détournaient de l’argent public, il a aussi invoqué des concepts catholiques moyenâgeux pour justifier les politiques migratoires.
En réponse, le pape a rédigé une lettre aux évêques américains dans laquelle il a critiqué les déportations massives, ce qui n’a pas empêché l’administration de couper tous les fonds fédéraux aux programmes d’accueil des migrants de l’Eglise catholique. Le sujet hautement sensible n’a finalement pas été abordé lors des quelques minutes d’entretien entre un pape François extrêmement affaibli et le vice-président américain dimanche au Vatican.
Un élan pour le catholicisme conservateur
Et une partie des catholiques américains se sont éloignés du Vatican ces dernières années. L’Église catholique américaine est devenue beaucoup plus conservatrice dans un mouvement un peu à l’inverse de la politique d’ouverture du pape François. Ce qui a parfaitement été résumé par l’anecdote racontée lundi par Nancy Pelosi sur une télévision américaine. L’ancienne représentante démocrate a reçu la communion des mains du pape François lors d’une visite au Vatican en 2022 alors que son propre évêque à San Francisco l’en avait banni parce qu’elle était une fervente défenseure de l’avortement.
Favorables aux messes en latin, opposés aux unions homosexuelles et à l’accueil des migrants, de plus en plus de trentenaires influents, à l’image de J.D. Vance, se convertissent sur le tard à ce catholicisme conservateur. Plus de 80% des prêtres ordonnés depuis 2020 s’identifient d’ailleurs comme tels. Et s’il est bien difficile de savoir quel poids aura l’Eglise américaine dans la nomination du futur pape, elle est une aide financière non négligeable pour un Vatican en proie à des difficultés de trésorerie.
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