En Indonésie, l'exploitation du nickel essentiel aux batteries électriques ruine l'environnement
À Weda Bay, sur l'île d'Halmahera en Indonésie, se situe la plus grande mine de nickel au monde. Un symbole pour le plus gros producteur de la planète du métal stratégique pour la transition énergétique. Le pays d'Asie du Sud-Est extrait aujourd'hui 50% de ce minerai utilisé notamment pour l'assemblage des batteries de voitures électriques.
Des taux de métaux lourds supérieurs aux normes autorisées
Mais son exploitation à marche forcée a, paradoxalement, un énorme coût environnemental. "Ça, ce n'était que des forêts", nous explique Alexius Django, guide et journaliste spécialisé dans l'environnement. C'est à peine s'il reconnaît le village devenu une sorte de ville-champignon depuis l'arrivée de la mine de nickel. En l'espace de cinq ans, le développement du secteur a créé plus de 20 000 emplois dans cette zone. Des employés qui se relaient 24 heures sur 24 dans le parc industriel de Weda Bay.
Derrière cette activité qui a porté la croissance indonésienne ces dernières années se cache une réalité moins glorieuse : de 30 kilos de poisson par jour, Edward Kibrob, pêcheur, est passé à 5 kilos quotidiens. Pour Alexius Django et les ONG environnementales, l'exploitation du nickel a pollué massivement la baie, entraînant la mort des coraux et des poissons. Les taux de métaux lourds, comme le nickel, le cuivre ou le chrome, étaient largement supérieurs aux normes autorisées, selon une étude universitaire publiée en 2023. Le secteur du nickel est aussi accusé de déforester le pays.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.