Après la polémique sur les droits de douane américains, la Chine interdit toutes les livraisons d'avions Boeing

Suite de l'escalade commerciale entre la Chine et les Etats-Unis... Cette fois Pékin utilise l'arme aérienne en interdisant à ses compagnies de recevoir des avions fabriqués par Boeing, selon une information du site américain Bloomberg, en date du lundi 14 avril, qui n'a pas été démentie par les autorités chinoises. C'est la dernière représaille de Pékin après le bras de fer de la semaine dernière sur les droits de douane et elle est particulièrement forte.

La Chine a assuré, mercredi 16 avril, ne pas vouloir se battre contre Washington. Mais elle ajoute ne pas avoir peur de le faire en cas de nécessité. La preuve vient d'être donnée avec cette interdiction décrétée par les autorités. Les compagnies aériennes chinoises n'ont désormais plus le droit de recevoir des avions fabriqués par Boeing. Elles n'ont plus le droit non plus de recevoir des pièces ni des équipements venant de fournisseurs américains.

Frapper là où ça fait mal

La Chine a décidé de frapper là ou ça fait le plus mal. Boeing est le premier exportateur américain et il est déjà en difficulté. Avec cette nouvelle représaille chinoise, le constructeur se voit privé d'un marché absolument essentiel.

Les trois principales compagnies chinoises, Air China, China Eastern Airlines et China Southern Airlines avaient prévu de recevoir plusieurs dizaines d'appareils d'ici 2027. Tout cela est donc remis en cause.

Pour Boeing la perte pourrait être colossale. Un milliard de Chinois n'ont à ce jour jamais pris l'avion. Avec le développement du pays, ce sont autant de futurs passagers potentiels. Les experts estiment que, d'ici 10 ans, le marché aéronautique chinois sera le premier au monde et les Américains, évidemment, ne veulent pas rester à l'écart de cette incroyable source de revenus.

La Chine peut-elle vraiment se passer de Boeing ?

Il sera certainement compliqué pour la Chine de tenir dans la durée sans nouvelle livraison de Boeing. La flotte chinoise est déjà, aujourd'hui, composée majoritairement d'avions américains. Le concurrent européen, Airbus, avec des carnets de commandes déjà plein, semble incapable de répondre seul à la demande d'un marché qui va connaître une croissance très forte. Quant à l'avion chinois, le C919, il n'en est qu'à ses débuts et sa conception reste largement dépendante de Boeing.

Dans ces conditions, la Chine va peut-être devoir revoir sa copie, au risque de générer un grand désordre sur son marché aéronautique intérieur.