Droits de douane américains : les chutes boursières ne sont "pas forcément parties pour durer, on n'est pas dans un krach", rassure un spécialiste

"Cette phase n'est pas faite pour durer dans le temps, ce n'est pas parti pour durer, on n'est pas dans un krach", déclare Philippe Crevel, économiste, directeur général du Cercle de l'épargne, invité, samedi 5 avril, sur franceinfo pour commenter les baisses boursières suite aux annonces du président américain Donald Trump.

Alors que depuis samedi, une grande partie des produits importés aux Etats-Unis doivent s'acquitter de 10% de droits de douane supplémentaires, les bourses mondiales continuent leur chute. Wall Street a clôturé en baisse vendredi (-6%) pour le deuxième jour de suite. Le Brésil, première économie d'Amérique latine, a vu sa bourse perdre 2,96%, le Mexique a fait -4,87%, l'Argentine -7,38%. En Europe, la Bourse de Paris a chuté de 4,26%, effaçant tous ses gains de l'année 2025. Francfort et Londres ont dévissé de 4,95% quand Milan a perdu 6,53%.

"Pas de remise en cause fondamentale de la santé des entreprises à l'échelle mondiale"

"Compte tenu du choc que constituent ces droits de douane au niveau mondial, avec des taux importants, il est évident qu'il y ait une correction, qui n'est pas agréable mais assez logique", commente Philippe Crevel. "Les investisseurs ont été surpris par l'ampleur des annonces de Donald Trump mais pour l'instant il n'y a pas de remise en cause fondamentale de la santé des entreprises à l'échelle mondiale", poursuit-il, parlant d'un "mouvement boursier d'une ampleur importante".

L'économiste appelle à "voir ce qu'il va se passer dans les prochaines semaines", à savoir "est ce que Donald Trump va vraiment appliquer ces taxes douanières ou va négocier". Il faudra, selon Philippe Crevel, également scruter la réaction de l'Union européenne : "Est-ce qu'on rentre dans une guerre commerciale, ce qui serait extrêmement dangereux, ou est-ce qu'on va prendre des sanctions extrêmement ciblées pour gêner Donald Trump ?"

Quant aux conséquences sur l'épargne des Français, Philippe Crevel se montre plutôt rassurant. "Sur le livret A, les fonds euros de l'assurance-vie, ça n'a aucune conséquence", rappelle-t-il. En revanche, celles et ceux ayant des actions en bourse vont en subir les conséquences. Mais "pas de panique", préconise Philippe Crevel qui recommande de ne "surtout pas vendre pendant qu'on est en perte : c'est le moment d'acheter, et non de vendre", conclut l'économiste.