Diplomatie : François, un pape influent qui avait le sens de la formule
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Le Vatican dispose d'un vaste réseau d'ambassadeurs qu'on appelle les nonces apostoliques, présents dans 120 pays. C’est l’un des réseaux diplomatiques les plus denses au monde. Ajoutez à cela, chez François, un sens de la formule, qui manquait à son prédécesseur, le discret Benoît XVI, et vous comprenez pourquoi l'Argentin, Jorje Bergoglio de son vrai nom, fut, jusqu'à ces dernières semaines, l'un des papes les plus écoutés, les plus commentés, parfois les plus critiqués sur les grands dossiers internationaux.
Il n'a jamais varié, par exemple, dans sa défense des migrants morts en Méditerranée. Le pape François, il y a un an et demi, lors de sa visite à Marseille :
Né en Argentine, le Pape François a parfois surpris par certaines prises de positions, notamment sur la guerre en Ukraine. S'il a condamné l'invasion russe, il a parfois donné l'impression de renvoyer dos-à-dos l'agresseur et l'agressé. Notamment en réclamant des "négociations" et des "compromis", un vocable classique, naturel pour un homme d'église qui prêche la paix mais difficilement entendable sous les bombes à Kiev. Mal à l'aise avec les livraisons occidentales d'armes à l'Ukraine, François a aussi semblé attribuer la responsabilité du conflit à l'Otan, l'Alliance atlantique, coupable, selon lui, "d'aboyer aux portes de la Russie", sous-entendu, l'OTAN aurait provoqué Vladimir Poutine. Un discours qui paraît inaudible en Europe, mais que l'on a pu entendre chez plusieurs dirigeants sud-américains, et notamment chez le président brésilien Lula.
Le Pape François, médiateur aussi des conflits oubliés
Ces controverses médiatiques ne doivent pas éclipser l'œuvre diplomatique plus silencieuse, par exemple en Centrafrique, un pays morcelé, déchiré où il s'est rendu en visite il y a dix ans. Mais aussi Cuba en 2015, où l'Église a discrètement facilité le rapprochement de l'île avec les États-Unis de Barack Obama.
Discrétion et humilité, mais aussi parfois des mots qui claquent et qui fâchent. Sur la guerre à Gaza, le Pape s'est interrogé sur un éventuel "génocide". Ce mot, même avec un point d'interrogation, lui a valu de vives indignations, évidemment, en Israël. Il y a 10 ans, le souverain pontife avait reconnu officiellement l'État palestinien au nom du Vatican. Lundi, le Premier ministre Benyamin Netanyahou est l’un des seuls grands dirigeants mondiaux qui, sur le décès de François, n’aura pas eu un mot.
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