Des chercheurs allemands ont retrouvé un fragment de tapisserie dérobé lors de l’occupation nazie

Des chercheurs des Archives d’État en Allemagne ont découvert un bout de la tapisserie de Bayeux discrètement pillé pendant la Seconde Guerre mondiale. Une "découverte sensationnelle", selon Rainer Hering, directeur des Archives, qui a fait part de sa joie auprès de nos confrères allemands du journal "Norddeutscher Rundfunk".
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Tapisserie de Bayeux, également connue en France sous le nom de "La Tapisserie de la Reine Mathilde". (PHILIPPE LISSAC / GODONG / GODONG)
Tapisserie de Bayeux, également connue en France sous le nom de "La Tapisserie de la Reine Mathilde". (PHILIPPE LISSAC / GODONG / GODONG)

Tout commence en 1939, quand l’Allemagne envahit la Pologne. La France met immédiatement à l’abri la célèbre tapisserie de Bayeux. Un chef d’œuvre de l’art roman, qui raconte la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant et qui intéresse de près le régime nazi, pour ses thèmes militaires et historiques.

Quand les nazis envahissent la France, ils s’emparent de la tapisserie, et la font transférer vers le dépôt des musées nationaux dans la Sarthe. La tapisserie de Bayeux doit officiellement être étudiée par une organisation pseudo scientifiques du régime nazi : l’Ahnenerbe, institut pour la recherche et l’enseigment sur l’héritage ancestral.

Un archéologue spécialiste de l'art du tissage

Puis en 1944 la tapisserie est envoyée au Louvre, toujours sur réquisition des autorités allemandes. Le régime nazi tentent de faire envoyer la broderie en Allemagne, mais son transfert est empêché. La tapisserie reste dans les réserves du Louvres.

C’est alors qu’un certain Karl Schlabow, archéologue au sein de l’institut nazi, et spécialiste de l'art du tissage, profite du chaos des derniers mois de la guerre, pour sectionner des morceaux de tissus sur la face intérieure de la broderie, qu’il emporte avec lui. C'est cette bribe de tapisserie qui a été redécouverte en Allemagne, cachée entre des plaques de verre, dans sa propriété familiale.

Le morceau de tissu devrait être prochainement restitué à la France, mais le pilleur clandestin n’est plus là pour rendre des comptes sur ce qui aurait pu rester à jamais ignoré. En effet, les conservateurs ignoraient que ce morceau avait été dérobé tant il était petit. On peut expliquer ce geste par rapport à l'intérêt particulier que les nazis avaient pour les Normands, descendants des peuples scandinaves qui fascinaient tant le régime hitlérien.

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