Reportage "Trump veut rester ami avec le Royaume-Uni" : les entreprises britanniques espèrent encore négocier les droits de douane imposés par les Etats-Unis

À partir de samedi, les droits de douane imposés par Donald Trump augmentent de 10% pour les exportations britanniques.
Article rédigé par franceinfo - Emeline Vin
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Barils de whisky. Photo d'illustration (SOEREN STACHE / DPA-ZENTRALBILD)
Barils de whisky. Photo d'illustration (SOEREN STACHE / DPA-ZENTRALBILD)

Les droits de douane décidés par Donald Trump, mercredi, entrent en vigueur en partie samedi 5 avril. En particulier les 10% imposés aux exportations britanniques. Le Royaume-Uni est l'un des pays qui s'en sortent le mieux, moitié moins que ses voisins européens. Un bénéfice du Brexit, pour certains, un moindre mal, pour d'autres.

La distillerie Doghouse, à Londres, exporte une petite partie de ses whiskys, gins et vodkas vers les Etats-Unis. Depuis le retour de Donald Trump, le fondateur Braden Saunders craignait de lourds droits de douane, il est donc soulagé qu'ils ne soient "que" de 10% : "Quel soulagement ! Quand on voit les 20% imposés à l'Europe... Mais 10%, ça a beau sembler peu, c'est beaucoup pour les petits producteurs. Cela aura un impact sérieux sur nos opérations là-bas."

"On va réussir à négocier pour diminuer ces 10%"

Assis sur un tonneau de whisky, le chef d'entreprise se rassure. Londres a une relation particulière avec Washington, en partie grâce au Brexit : "Je suis persuadé qu'on va réussir à négocier pour diminuer ces 10%. Trump veut rester ami avec le Royaume-Uni. Entre le Brexit, la relation historique entre les deux pays... S'il doit conclure un accord avec quelqu'un, le Royaume-Uni paraît évident."

Même si Donald Trump a pour l'instant fait peu de cas de cette relation spéciale, le gouvernement entend bien en tirer parti. Jonathan Reynolds, ministre du Commerce, affirme qu'un accord est possible : "Depuis la prise de pouvoir de la nouvelle administration américaine, mes collègues et moi-même avons entrepris d'intenses discussions en vue d'un accord commercial entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Ces discussions sont toujours ouvertes. Le Royaume-Uni est dans une position unique pour conclure des accords là où c'est possible."

"Nous nous réservons le droit de prendre toute action que nous jugerons nécessaires si nous ne parvenons pas à un accord."

Jonathan Reynolds, ministre du Commerce du Royaume-Uni

En cas d'échec, pour les entreprises britanniques comme Doghouse Distillery, il faudra s'adapter : "On concentrera probablement nos efforts sur d'autres marchés. On a l'Europe juste à côté, avec qui on conserve de bonnes relations malgré le Brexit. Et il y a plein d'autres marchés intéressants pour nous."

Le secteur pharmaceutique devrait aussi être affecté par les nouveaux droits de douane, ainsi que les voitures britanniques, soumises elles à 25%.

Droits de douane américains : réactions en Grande-Bretagne - Reportage d'Emeline Vin

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