Effort de 40 milliards sur le budget 2026 : pour Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, "le principal effort, important, doit être fait sur les dépenses publiques"
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Pour Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, "le principal effort, important, doit être fait sur les dépenses publiques : dépenses de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales".
L'ancien ministre de l'Economie était invité sur franceinfo, mercredi 16 avril, alors que le gouvernement a évoqué dimanche l'idée d'un "effort" de 40 milliards d'euros pour réduire le déficit de 5,4% du PIB - objectif 2025 - à 4,6% en 2026. Et alors que les ministères de l'Economie et des Comptes publics ont présenté ce mercredi en Conseil des ministres leur trajectoire budgétaire, très légèrement ajustée par rapport à octobre, notamment sur la croissance, avec toujours l'objectif de ramener le déficit public sous 3% en 2029.
"Indexer systématiquement les retraites sur l'inflation n'est pas la bonne idée"
Pour faire des économies, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment déclaré, mercredi matin sur TF1, souhaiter passer en revue les "467" niches fiscales en vigueur et "supprimer ce qui est inutile", sans préciser lesquelles seraient visées. Questionné sur ces niches fiscales et notamment sur le rabotage de la réduction d'impôts pour le travail à domicile - qu'Amélie de Montchalin a exclu - Pierre Moscovici répond.
Le président de la Cour des comptes pense "qu'on pourrait envisager de plafonner le plafond, justement, à partir duquel on bénéficie de rabais ou de crédits fiscaux". Pierre Moscovici se prend ensuite en exemple, déclarant voir ce que c'est : "J'ai un bon revenu et je peux déduire pas mal pour l'aide à domicile. Si on me disait qu'on passe de 10 000 à 3 000 euros ça me ferait plus d'impôts mais j'ai les moyens de le faire. Je pense que ça fait partie des sujets d'équité qui doivent être traités, après le gouvernement fait ce qu'il veut".
Questionné ensuite sur une autre piste possible pour faire des économies, cette fois avancée par le ministre de l'Economie qui se dit ouvert à une contribution des retraités, Pierre Moscovici explique que le système actuel peut être interrogé. "L'idée d'indexer systématiquement les retraites sur l'inflation n'est pas la bonne", assure le président de la Cour des comptes. "Cela peut aboutir à ce que le niveau de vie des retraités, qui est déjà équivalent à celui des actifs, augmente encore plus". Il explique que la Cour suggère plutôt "d'indexer les retraites sur les salaires mais aussi de le décoter en fonction de l'évolution démographique et économique". Pour Pierre Moscovici, il existe "des systèmes de gestion un peu plus intelligents des retraites et qui associent davantage les partenaires sociaux".
Pierre Moscovici affirme enfin qu'il n'est pas possible de "fermer le débat fiscal", ni "en termes d'équité, de rendement ou en termes politiques". Selon lui, le débat fiscal "c'est l'essence même de la démocratie". Pierre Moscovici "ne plaide pas pour un coup de bambou fiscal, ni pour un choc fiscal, il faut l'éviter, on a besoin de garder notre attractivité et notre compétitivité, je dis qu'on ne peut pas dire que le débat fiscal est fermé". Ce débat "aura lieu, poursuit l'ancien ministre de l'Economie, donc il vaut mieux l'aborder, comme le dit le Premier ministre, sans totem et sans tabou".
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