"À chaque fois, on y croit, mais ce n'est jamais elle" : une semaine après le séisme meurtrier en Birmanie, les familles des victimes attendent de récupérer les corps

Les opérations de secours se poursuivent, notamment à Mandalay, où de nombreuses familles scrutent les victimes sorties des décombres.
Article rédigé par franceinfo - Esther Lebleu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des secouristes en pleine opération de déblaiement de gravats après le séisme à Mandalay, en Birmanie, le 5 avril 2025. (ZAW HTUN / AFP)
Des secouristes en pleine opération de déblaiement de gravats après le séisme à Mandalay, en Birmanie, le 5 avril 2025. (ZAW HTUN / AFP)

Une colline de débris, c'est tout ce qui reste du Sky Villa Condominium, l'un des plus hauts immeubles de Mandalay, symbole de la modernisation de la ville. Le puissant séisme qui a frappé le 28 mars en Birmanie a fait 3 471 morts, selon un nouveau bilan rendu public samedi par les médias d'Etat. Le tremblement de terre qui a pulvérisé des immeubles et détruit des infrastructures à travers tout le pays a également fait 4 508 blessés, et 220 personnes restent portées disparues.

Toute la journée, sous un soleil de plomb, les secouristes birmans déblaient. Il ne s'agit plus désormais de retrouver des survivants, mais de récupérer le plus de corps possibles avant l'arrêt des recherches. Tout autour, les familles anxieuses attendent.

"Ma sœur était en train de nager dans la piscine quand le tremblement de terre est arrivé. Il n'y a rien à expliquer, j'ai perdu ma sœur... Aujourd'hui, ils ont sorti sept corps. À chaque fois, on y croit, mais ce n'est jamais elle. On va devoir vivre sans avoir récupéré son corps. Avec le doute. C'est dur pour la famille", raconte un homme.

Autre source d'inquiétude désormais : des intempéries compliquent les opérations de secours et aggravent les conditions de vie des rescapés en Birmanie. Ces précipitations font craindre que des bâtiments ne s'affaissent, compliquant le travail des secouristes, qui travaillent sous 37 degrés.

Le double prix de la guerre civile et du tremblement de terre

Aux portes de la ville, plus de 10 000 sans-abri campent sur le bord de la route. L'aide humanitaire reste quasi inexistante. Dans les zones plus reculées, les populations qui payent le double prix de la guerre civile et du tremblement de terre n'ont toujours reçu aucune aide.

En visite à Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, située près de l'épicentre du séisme de magnitude 7,7, Tom Fletcher, responsable de l'aide humanitaire de l'Onu, a sonné la mobilisation internationale. "Les dégâts sont impressionnants. Des vies perdues. Des maisons détruites. Des moyens de subsistance anéantis. Mais la résilience est incroyable", a-t-il déclaré dans un message sur le
réseau social X, dimanche. "Le monde doit se rallier au peuple de Birmanie", a-t-il ajouté.

Selon une estimation des Nations Unies, plus de trois millions de personnes ont été affectées d'une façon ou d'une autre par la catastrophe, qui est venue s'ajouter aux ravages de quatre ans de guerre civile. Ces années de combats ont laissé l'économie et les infrastructures du pays en lambeaux, ce qui a considérablement entravé l'arrivée de l'aide humanitaire.

Le reportage d'Esther Lebleu à Mandalay

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.