Défense : pour Manuel Bompard, "rester enfermé dans l'Otan est irresponsable"

Le président Emmanuel Macron a convié mardi à Paris "les chefs d'état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités". Une réunion à laquelle est associé "le commandement militaire de l'Otan".
Article rédigé par franceinfo
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Manuel Bompard, député, coordinateur national de LFI et membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées à l'Assemblée nationale, le 11 mars 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Manuel Bompard, député, coordinateur national de LFI et membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées à l'Assemblée nationale, le 11 mars 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Considérer que l'on peut rester enfermé dans une alliance militaire, l'Otan, qui nous rend dépendant des États-Unis, c'est irresponsable", a assuré mardi 11 mars sur franceinfo le coordinateur national de LFI et membre de la commission de la Défense nationale et des Forces armées à l'Assemblée nationale Manuel Bompard alors que la France multiplie cette semaine les consultations avec ses partenaires européens pour tenter de renforcer la défense du continent sur fond de rapprochement entre Washington et Moscou.

Mardi 11 mars, Emmanuel Macron reçoit notamment des responsables militaires de 30 pays appartenant à l'UE et/ou à l'Otan, dont le Royaume-Uni et la Turquie, selon l'état-major des Armées. La réunion se fera "en étroite coordination" avec "le commandement militaire de l'Otan qui sera aussi associé à cette démarche", a précisé le chef de l'État. 

Le député Insoumis a réclamé la mise en place de la doctrine du "non-alignement". "Le non-alignement se résume à une formule très simple : ni Trump, ni Poutine, la paix", a-t-il martelé. Pour cela, "il faut évidemment quitter l'Otan", a-t-il soutenu et commencer par "se retirer du commandement intégré" de l'Alliance atlantique. "Vous considérez qu'on peut croire que les États-Unis restent un allié sur lequel on peut compter ?", a questionné Manuel Bompard, une dizaine de jours après la vive altercation entre le président américain Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison blanche.

"On continue à commander du matériel militaire aux États-Unis"

"Si on veut prendre plus de poids, nous les Européens, ça ne doit pas se faire dans le cadre de l'Otan mais en dehors, sinon on reste dans une situation de dépendance", a martelé Manuel Bompard qui a plaidé pour "un cadre de non-alignement" avec "d'autres puissances", dont "certaines européennes""Si l'Europe de la défense est à l'intérieur de l'Otan et si l'Europe de la défense c'est avec des pays qui ont des positions en matière de politique internationales extrêmement différentes, ce n'est pas sérieux, ce n'est pas crédible", a-t-il pointé.

Sur le plan industriel, "il faut sortir d'une forme d'hypocrisie et de double discours" également, a affirmé le député de La France insoumise. "Depuis 10 jours, on entend qu'il faut sortir de la tutelle américaine et dans le même temps, on continue à commander du matériel militaire aux États-Unis à plus de 50%", a-t-il déploré, pointant le réseau de satellites Starlink du multimilliardaire Elon Musk, conseiller spécial de Donald Trump, dont l'Ukraine est dépendante. "Une politique d'indépendance, ce n'est pas une politique où chaque décision constitue un pas de plus pour se mettre dans la main des États-Unis."  

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