Défense européenne : vers un allègement des contraintes budgétaires
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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé vendredi 14 février qu'elle allait proposer un assouplissement des règles budgétaires. L’objectif est de permettre aux États membres de la zone euro d’investir beaucoup plus qu’ils ne le font aujourd’hui dans leur industrie de l'armement. Comment ? En activant la clause de sauvegarde qui permet aux pays européens de mettre plus d’argent sur la table. Un mécanisme prévu dans le Pacte de stabilité budgétaire qui autorise les pays de l’Eurogroupe à déroger aux règles qui encadrent les déficits et les dettes publiques en cas de circonstances exceptionnelles.
Oublier Maastricht ?
Les règles en vigueur aujourd’hui sont celles instaurées par le traité de Maastricht. Tout le monde les a en mémoire : il faut limiter le déficit public des États à 3% de leur PIB annuel (leur richesse nationale). Ce sont donc ces règles que la Commission européenne s’apprête à faire sauter de manière exceptionnelle.
Cette clause avait été activée pendant le Covid pour aider les pays européens à faire face à leurs dépenses exceptionnelles directement liées à l’impact de la pandémie sur leurs économies. Ursula von der Leyen le dit clairement : "Je pense que nous sommes aujourd’hui dans une autre période de crise qui justifie une approche similaire"… "bien-sûr, nous le ferons de façon contrôlée et sous condition", ajoute la présidente de la Commission européenne.
Donner des gages à Donald Trump
Bruxelles ne fait donc que réactiver un dispositif prévu en cas de crise. Pourquoi aujourd’hui alors que la guerre en Ukraine dure depuis trois ans ? Tout simplement parce que les États-Unis font pression avec le retour de Donald Trump aux affaires. Pour l’Europe, c’est une manière d’envoyer un signal au président américain très critique sur nos arriérés de facture au sein de l’OTAN, l’Alliance atlantique. Pour référence : la part des pays européens consacrée aux forces de l’Alliance atlantique est d’environ 470 milliards d’euros, soit deux fois moins que les États-Unis. Les mots prononcés par Ursula von der Leyen sont forts : "les règles budgétaires de la zone euro sont caduques pour une Europe qui doit accélérer si elle veut éviter la sortie d’autoroute". Reste à voir comment, et dans quels délais, les actes vont suivre les paroles.
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