Crise entre l'Algérie et la France : le rappel d'ambassadeur "est spectaculaire mais ne prête pas à conséquence", analyse le professeur Bertrand Badie
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L’Elysée a annoncé l’expulsion de 12 agents diplomatiques algériens du territoire français et le rappel de l’ambassadeur de France à Alger, mardi 15 avril. Est-ce une manière pour Emmanuel Macron d’employer le rapport de force diplomatique ? "Je ne crois pas qu'on soit encore dans le rapport de force (…). On est, pour l'instant, totalement dans la codification, c'est-à-dire un rappel d’ambassadeur. C’est spectaculaire mais ça ne prête pas à conséquence. Ce n’est pas une rupture des rapports diplomatiques, mais une façon de dire 'je ne suis pas content, vous m’agacez, vous m’énervez et je vous le fais savoir'...", estime le professeur Bertrand Badie.
Une première depuis 1962
Pour autant, la symbolique de la réponse d’Emmanuel Macron est forte, comme l’explique le spécialiste des relations internationales : "Il est vrai que le symbole est lourd. Il y a deux façons de réagir : jouer des codes ou bien jouer sur la matière : dénoncer un accord, remettre en cause tel ou tel aspect de la coopération franco-algérienne, par exemple. On n'en est pas là parce que ce serait très coûteux. (…) Détruire les relations franco-algériennes, ce serait créer du perdant-perdant, donc je pense qu'on en est encore loin."
"C'est une façon, aussi, de traiter, de part et d'autre de la Méditerranée, de problèmes de politique intérieure. (…) En France, c'est Retailleau vs Barrot – si je pouvais simplifier comme ça – et, en Algérie, ce sont des factions qui ne sont pas, dans le rapport à la France, exactement sur la même longueur d'onde."
Regardez l'intégralité de l’interview dans la vidéo ci-dessus
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