Chikungunya à La Réunion : "Ça a été très mal anticipé", dénonce Emmanuel Séraphin, le maire de Saint-Paul

L'élu rappelle que des moyens sont demandés "depuis la fin de l'année dernière" pour faire face à l'épidémie de chikungunya qui touche La Réunion.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des patients atteints du chikungunya dans un hôpital de La Réunion, le 10 avril 2025. (RICHARD BOUHET / AFP)
Des patients atteints du chikungunya dans un hôpital de La Réunion, le 10 avril 2025. (RICHARD BOUHET / AFP)

"On a eu le chikungunya il y a vingt ans, et on a l'impression qu'on le redécouvre", déplore le maire de Saint-Paul à l’île de La Réunion, Emmanuel Séraphin, mardi 22 avril sur franceinfo. "Ça a été très très mal anticipé", ajoute-t-il. L'île de La Réunion compte plus de 33 000 cas de chikungunya confirmés depuis le début de l'année. L'épidémie a touché plus de 100 000 personnes selon l'Agence régionale de santé (ARS) de l'île, soit environ un habitant sur neuf. Et les renforts ont tardé à arriver, explique le maire de Saint-Paul : "Aujourd'hui, on nous envoie des renforts alors que le pic est déjà passé, que l'hôpital est en plan blanc, donc complètement saturé et alors qu'il nous fallait des moyens pour démoustiquer."

Des moyens demandés "depuis la fin de l'année dernière" par les élus locaux, rappelle Emmanuel Séraphin, qui dénonce ce fonctionnement. "On est un milieu insulaire et tropical et, à chaque fois, on doit quémander des moyens pour pouvoir résorber ces maladies qui sont inhérentes à nos latitudes", poursuit-il.

Les élus ont notamment demandé la mise en place de "contrats aidés", une solution à plus long terme pour lutter contre l'épidémie propagée par le moustique tigre, selon le maire de Saint-Paul. "Ce sont des emplois verts qui nettoient les ravines et assainissent l'environnement pour éviter que des gîtes larvaires s'y développent", explique l'édile. Une pratique courante il y a vingt ans, d'après lui.

"Trop tard" pour les vaccins

Les doses de vaccins sont arrivées "trop tard", selon le maire, qui souligne que la population était "déjà touchée" et que beaucoup de personnes doivent financer le vaccin elles-mêmes. "Je l'ai acheté 186 euros, vous imaginez pour les familles, de payer 186 euros ?", ajoute-t-il. Car pour le moment, le vaccin n'est remboursé que pour une certaine tranche de la population, présentant des risques de comorbidité ou pour les personnes de plus de 65 ans n'ayant pas déjà contracté le virus.

Le maire de Saint-Paul rappelle que "les gens souffrent" et insiste sur la question des femmes enceintes : "Là, c'est très problématique parce que les nourrissons sont très très durement touchés par ce virus." La venue d'Emmanuel Macron à La Réunion le laisse de marbre. "Le président ne vient pas pour l'épidémie", déclare-t-il, ajoutant que sa visite n'est qu'un "effet collatéral" de sa venue pour la Commission de l'océan Indien.

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