"C'est une vraie révolution culturelle" : les salariés du cabinet de conseil EY votent contre le temps de travail illimité
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Les salariés de EY & Associés sont lassés des cadences infernales. La semaine dernière, l'intersyndicale a organisé une consultation, invitant les 3 000 employés d'une branche d'audit du cabinet à se prononcer pour ou contre une réduction de leur temps de travail. La participation a atteint 40%. Et à la quasi-unanimité, les salariés exigent un retour à la semaine à 48 heures.
"C'est une vraie révolution culturelle dans nos cabinets", estime Marc Verret, délégué CGT et porte-parole de l'intersyndicale, qui salue le résultat sans appel. Plus de 97% des votants veulent mettre fin au travail illimité et revenir à une limite de 48 heures hebdomadaires.
"Il y a un vrai souffle de changement au sein des cabinets pour ne plus travailler autant."
Marc Verret, délégué CGTà franceinfo
Selon le syndicaliste, ce changement s'explique par l'arrivée de salariés plus jeunes au sein du cabinet : "La génération Z est devenue majoritaire chez EY & Associés. Il y a un nouveau rapport au travail et de plus en plus une prise de conscience que le travail ne doit pas casser la santé."
Car c'est justement ce que dénoncent plusieurs employés, qui ont accepté de parler à franceinfo sous couvert d'anonymat. "Avec l'enchaînement de la pression, l'enchaînement des horaires. Il y a eu quelques burn-out", affirme l'un d'entre eux. "Il y a de plus en plus, d'arrêts maladie, en tout cas dans notre équipe", estime une jeune cadre, qui assure subir une pression à la rentabilité et des journées à rallonge, au détriment de sa propre santé. "Je me suis bloqué le cou, je dormais très mal la nuit. Plein de petites choses qui font qu'on est plus fatigué, donc plus malade", décrit-elle.
Conforté par ce résultat, Marc Verret demande désormais à la direction "d’écouter les salariés" et "de faire un pas vers les organisations syndicales majoritaires, (...) afin d’apaiser le conflit social".
"Il n'est pas possible de diriger durablement contre ses propres équipes sans causer des dommages aux salariés, à la marque et à la qualité de la production."
Marc Verret, délégué CGTcommuniqué transmis à franceinfo
L'entreprise assure quant à elle être "à l’écoute de l’ensemble de ses collaborateurs", comme elle l’a "toujours été", réitérant les propos qu'elle tenait avant le vote. Toutefois, ses salariés n'ont aucune garantie de changement, puisque cette consultation n'a qu'une valeur consultative.
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