Budget 2026 : vers une année blanche des prestation sociales

Alors qu’elle cherche à faire 40 milliards d’euros d’économie en 2026, Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics évoque l’idée d’une année blanche sur les prestations sociales.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, à l'Élysée, le 9 avril 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)
Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, à l'Élysée, le 9 avril 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)

Une année blanche sur les prestations sociales ne signifie pas le maintien en l’état quoi qu'il arrive des revenus, comme on a pu le voir au moment du Covid. C'était le cas des intermittents du spectacle qui avaient, par exemple, eu droit à une année blanche. C'est-à-dire que l'État avait maintenu leur revenu, alors qu’ils n’avaient pas pu travailler du tout. Là, l’idée, c’est de ne pas indexer les prestations sociales sur l’inflation comme le prévoit la loi. Il s'agit donc de geler les allocations familiales, les minima sociaux, la prime d’activité, le RSA, les aides aux logements, les retraites, qui sont traditionnellement relevées au niveau de la hausse des prix. Forcément, si le gouvernement ne les augmente pas du niveau de l’inflation, c’est de l’argent en moins qu’il verse, et donc des économies.

Pour ce qui est du montant, tout dépend du niveau de l’inflation. Pour le moment, les prestations sociales seront valorisées en 2026 sur une inflation à 1,4%, c’est le niveau inscrit dans la loi de budget. Mais ça peut changer, au regard du ralentissement de l’économie. Reste qu’avec une inflation à 1,4%, un gel des pensions de retraite, par exemple, représenterait 4 milliards d’euros d’économies. Donc si on applique ce gel pour les autres prestations sociales, le gouvernement peut espérer quelques milliards d’euros économies.

Des minima sociaux préservés ?

Une année blanche, avec l’ensemble des prestations gelées, ça n'est encore jamais arrivé. Mais plusieurs gouvernements ont eu recours aux sous indexations. En 2012, sous Nicolas Sarkozy, les allocations familiales et aides au logement avaient été augmentées de 1%, soit deux fois moins que l’inflation. En 2014, François Hollande a figé le niveau des retraites. En 2019, le gouvernement d’Édouard Philippe avait revalorisé les pensions et les prestations sociales de seulement 0,3%.

Amélie de Montchalin ne précise pas quelles prestations seraient concernées, mais il est possible que les minima sociaux, comme le RSA ou l’allocation adulte handicapés soient préservées, parce que ça touche vraiment les plus pauvres. Il est aussi possible de moduler en fonction du niveau de vie. Par exemple, Michel Barnier avait prévu de geler seulement les pensions des retraités les plus aisés. Mais à ce moment-là, on s’éloigne du concept d’année blanche.

Des suppressions de niches fiscales

Amélie de Montchalin veut aussi supprimer une cinquantaine de niches fiscales sur les 467 qui existent et qui représentent 80 milliards d’euros pour les comptes publics. Là encore, le gouvernement ne veut pas être trop précis, mais une chose est sûre, il prépare les esprits pour supprimer la niche fiscale de 10% pour frais professionnels dont bénéficient les retraités. Ensuite, il faut voir si ces pistes seront adoptées politiquement. Laurent Wauquiez à droite a déjà réagi en disant qu’il s’opposerait à la suppression des 10% d’abattement des retraités.

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