Budget 2026 : les arrêts de travail dans le viseur du gouvernement
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Mardi 15 avril, lors de la conférence des finances publiques, François Bayrou a insisté sur le coût des arrêts-maladies qui s'élève à 17 milliards d'euros de dépenses par an, soit un quart de plus que pendant le Covid. Des arrêts de travail qui sont de plus en plus nombreux et de plus en plus longs. Il y a certes un effet dû au vieillissement de la population, mais cela ne suffit pas à expliquer une telle explosion. D'autant plus que les arrêts de travail des jeunes augmentent aussi.
Cette augmentation interroge sur le rapport au travail. Selon Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail, cela correspond à de mauvaises pratiques managériales. Selon elle, les organisations sont trop verticales, il n'y a pas assez d'écoute, ni de participation des salariés, qui sont en mal de sens. Si on caricature, on se met en arrêt-maladie quand on craque au travail. Le gouvernement entend donc travailler avec les syndicats pour améliorer les conditions de travail. Sachant qu'il a déjà serré un peu la vis sur le niveau de remboursements, il pourrait aller un cran au-dessus dans le prochain budget, notamment en allongeant sur les jours de carence.
La Cour des comptes suggère un remboursement au prorata des revenus
Patrick Martin, le patron du Medef disait le 15 avril sur franceinfo, vouloir responsabiliser les patients. Il suggère de ne pas rembourser les soins des patients hospitalisés, alors qu'ils refusent de se faire vacciner. Selon lui, il ne serait pas illogique de les faire payer. Un raisonnement qui pourrait alors s'appliquer aux fumeurs qui ne font rien pour arrêter et qui sont pris en charge par la collectivité quand ils ont un cancer du poumon, et à toutes les personnes qui ne font pas d'efforts pour se maintenir en bonne santé.
Autre proposition choc pour réduire le déficit : la Cour des comptes suggère de faire payer davantage les plus riches. Les soins, les médicaments, les dépenses de santé pourraient être remboursés en fonction des revenus. Plus vous êtes riches et moins l'assurance maladie vous rembourserait. La Cour s'inspire de l'exemple de l'Allemagne. L'idée a déjà été évoquée par Éric Lombard, le ministre de l'Économie, en janvier dernier. Elle va à l'encontre de la philosophie qui a bâti la sécurité sociale, il y a 80 ans qui veut que chacun contribue en fonction de ses moyens, mais reçoive en fonction de ses besoins. Ce serait une véritable rupture, les syndicats n'y sont pas favorables et ce n'est pas sans risques, car les assurés sociaux et contribuables les plus riches pourraient alors refuser de cotiser.
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