Bétharram : "C'est une déflagration", réagit un membre du collectif de victimes, après le témoignage de la fille de François Bayrou

Alexandre Perez, victime de Bétharram, rappelle que si "tout le monde est un peu sous le choc", c'est à cause de "cette omerta qui pèse sur les élèves depuis des décennies et des décennies".
Article rédigé par franceinfo
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Alexandre Perez (à gauche) à côté d'Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Bétharram, à Pau, le 27 février 2025. (RODOLPHE MARTIN / MAXPPP)
Alexandre Perez (à gauche) à côté d'Alain Esquerre, porte-parole des victimes de Bétharram, à Pau, le 27 février 2025. (RODOLPHE MARTIN / MAXPPP)

"C'est une déflagration", réagit mercredi 23 avril, au micro de France Inter, Alexandre Perez, victime de Bétharram, membre du collectif, et élu à Pau, après le témoignage de la fille aînée de François Bayrou. Dans une interview à Paris Match publiée mardi, Hélène Perlant révèle qu'adolescente, elle a subi les violences physiques d'un curé officiant régulièrement dans le collège de filles, où elle était scolarisée. Elle affirme notamment avoir été rouée de coups.

"Tout le monde est un peu sous le choc de ce témoignage", reconnaît Alexandre Perez, qui rappelle que lors de l'audition des victimes par le Premier ministre le 15 février, François Bayrou avait déclaré "Dieu merci, mes enfants ont été épargnés". "On voit bien que ce que l'on dénonce depuis des mois, qu'on essaye d'expliquer et que les gens ne comprennent pas, c'est ce silence de Bétharram, commente-t-il, cette omerta qui pèse sur les élèves depuis des décennies et des décennies."

François Bayrou "dans le déni" ?

La fille aînée assure que son père n'était pas au courant des sévices qu'elle a subi à l'adolescence. "Les parents, y compris François Bayrou, sont toujours, pour beaucoup, dans le déni", renchérit Alexandre Joly, lui aussi victime et membre du collectif Bétharram. "Parce que c'est reconnaître qu'ils ont confié leurs enfants à une congrégation qui brillait de mille feux et qui, en fait, tabassait et violait les gosses", ajoute-t-il. "Voilà qui montre le chemin à tous les parents qui ne nous croient toujours pas aujourd'hui", estime-t-il.

"De toute façon, François Bayrou va devoir répondre sous serment le 14 mai, il sera obligé de dire sa vérité. Son cœur va éclater en mille morceaux en se disant qu'il était en responsabilité et qu'il est passé au travers de ça", poursuit Alexandre Joly. François Bayrou sera entendu le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires.

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