Assignée à résidence, la journaliste russe Ekaterina Barabach présumée en fuite et recherchée par les autorités

La journaliste, critique de cinéma, a été arrêtée en février et est accusée de "diffusion publique de fausses informations sur l'armée russe".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Une photo de la journaliste Ekaterina Barabach relayée par la "plateforme pour la sécurité des journalistes", dépendante du Conseil de l'Europe. (CONSEIL DE L'EUROPE)
Une photo de la journaliste Ekaterina Barabach relayée par la "plateforme pour la sécurité des journalistes", dépendante du Conseil de l'Europe. (CONSEIL DE L'EUROPE)

La journaliste et critique de cinéma russe Ekaterina Barabach, assignée à résidence dans le cadre d'une enquête pour diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe, est présumée en fuite et a été placée sur la liste des personnes recherchées, a annoncé lundi 21 avril le service pénitentiaire de Moscou.

Le 13 avril, les agents du Service pénitentiaire fédéral russe ont constaté, grâce à un système de surveillance électronique, "une violation de la mesure de sûreté sous forme d'assignation à résidence" par Ekaterina Barabach, rapporte l'agence d'Etat Tass. A leur arrivée au domicile de la journaliste, les agents des services fédéraux ne l'ont pas trouvée, d'après la même source. "L'accusée a été déclarée recherchée", a déclaré la Direction générale du service pénitentiaire fédéral, citée par Tass.

"Bande de salauds, vous avez (…) privé des millions de personnes d'une vie normale"

Fin février, juste après son arrestation, un tribunal de Moscou avait ordonné l'assignation à résidence de cette journaliste née à Kharkiv sous l'URSS (en Ukraine actuelle), accusée de "diffusion publique de fausses informations sur l'armée russe". D'après le tribunal, Ekaterina Barabach avait "pleinement reconnu sa culpabilité" lors d'un interrogatoire suivant sa détention, avant d'être assignée à résidence. Si elle est reconnue coupable, elle risque jusqu'à dix ans de prison.

"Alors, bande de salauds, vous avez bombardé (l'Ukraine), rasé des villes entières, tué une centaine d'enfants, abattu des gens pacifiques, maintenu Marioupol sous blocus, privé des millions de personnes d'une vie normale, forcées de partir à l'étranger ?", avait-elle déclaré dans une publication Facebook de 2023, citée par le média indépendant Meduza. Elle expirmait alors son opposition à l'offensive de la Russie menée chez son voisin ukrainien depuis février 2022.

La Russie est engagée dans une campagne de répression des détracteurs de Vladimir Poutine, en particulier ceux dénonçant l'assaut russe contre l'Ukraine, lancé il y a plus de trois ans. De nombreux journalistes ont été arrêtés et mis en prison pour avoir exprimé leur opposition au conflit. Certains, comme Ekaterina Barabach, ont été placées sur la liste des "agents de l'étranger", une étiquette utilisée pour désigner de nombreux détracteurs du Kremlin. Les autorités russes multiplient depuis 2022 les arrestations pour "espionnage", "trahison", "sabotage", "extrémisme", ou encore "discrédit de l'armée", avec souvent de très lourdes peines de prison à la clé.

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