Allemagne : un plan massif d'investissement arrive au Bundestag, une bonne nouvelle pour l'Europe et la France
/2024/03/04/fanny-guinochet-65e60267ebb86457775765.png)
/2025/03/18/000-37272nt-67d929b20a44a276691269.jpg)
Emmanuel Macron est à Berlin mardi 18 mars, le président français rencontre le futur chancelier Friedrich Merz, alors que le plan d'investissements géants du probable futur chancelier doit être voté par les députés du Bundestag. Après plusieurs jours de négociation, entre les partis (les verts, les conservateurs et les sociaux-démocrates), la voie est normalement dégagée.
Ce plan, qualifié de "bazooka" par les économistes, est une très bonne nouvelle pour l’Europe et pour la France. Politiquement, il promet de relancer le couple franco-allemand. Économiquement, alors que le pays est en récession depuis trois ans, il doit donner à l’Allemagne des moyens inédits pour augmenter ses capacités de défense et relancer son activité. Il prévoit la création d'un fonds de 500 milliards d'euros pour les infrastructures et la sécurité.
C’est positif pour nous, car l’Allemagne est notre premier partenaire économique. Ça signifie que l’Allemagne va dépenser beaucoup d’argent pour ses équipements énergétiques, de transports, du matériel militaire, de cybersécurité. Autant de secteurs dans lesquels la France a des savoir-faire reconnus. Donc nos entreprises tricolores de construction, de transport, comme Alstom qui fait des trains, Vinci qui fait des routes, Eiffage, Bouygues construction, etc, peuvent espérer signer de jolis contrats avec nos voisins. Sans parler de la défense, où nous avons aussi quelques fleurons.
Un risque d'inflation et de hausse des taux d'intérêt
L’Allemagne devrait logiquement se tourner vers nous plutôt que du côté des Américains ou des Asiatiques, ce qui signifie donc des opportunités, à condition que nos industries soient capables de produire plus et de répondre à la demande. Le bémol, c’est que, comme il risque d’y avoir des tensions d’approvisionnement, cette demande massive d’équipements germaniques va faire augmenter les prix et l’inflation promet de repartir en Europe.
L’Allemagne assouplit aussi le "frein à la dette". C’est une véritable rupture pour ce pays très à cheval sur les déficits et qui a tant de mal à dépenser. Le texte de loi présenté lundi matin à Berlin prévoit d'exonérer des règles budgétaires allemandes, toutes les dépenses liées à l’Ukraine et à la défense. De la même façon, ce texte va autoriser les Länder, les régions allemandes à s'endetter. Tout ça promet de créer un appel d’air sur les marchés financiers : les investisseurs vont se positionner pour prêter à l’Allemagne et, là aussi, le revers de la médaille, c’est que les taux d’intérêt en Europe vont augmenter. Ce phénomène a déjà commencé et alourdit la charge de notre dette, car la France est très endettée. Mais ces revers sont, somme toute, négligeables, si la locomotive européenne que constitue l’Allemagne repart, car elle promet de doper notre croissance et de contribuer à notre sécurité.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.