Affaire Bétharram : "C'est l'immense honte que notre institution en soit arrivée là", déplore Laurent Bacho, porte-parole de la congrégation

Jusqu'à maintenant, le porte-parole de la Congrégation s'était peu exprimé sur l'affaire de violences sexuelles à Notre-Dame de Bétharram.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le prêtre Laurent Bacho, porte-parole et responsable de la cellule d'écoute au sein de la congrégation de Bétharram. (NICOLAS SABATHIER / MAXPPP)
Le prêtre Laurent Bacho, porte-parole et responsable de la cellule d'écoute au sein de la congrégation de Bétharram. (NICOLAS SABATHIER / MAXPPP)

Le prêtre Laurent Bacho, porte-parole et responsable de la cellule d'écoute au sein de la congrégation de Bétharram, s'est confié jeudi 27 mars sur l'affaire Bétharram, sur France Inter. "C'est l'immense honte que notre institution en soit arrivée là". Cette "congrégation des pères de Bétharram" a longtemps dirigé l'établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques, visé par plus de 150 plaintes d'anciens élèves pour des faits de violences physiques et sexuelles.

En plus de la honte, Laurent Bacho parle aussi de "colère envers nos frères aussi qui ont agi ainsi". Il reconnaît que "tout ne peut pas être réparé" mais que "notre volonté, c'est d'approcher le plus possible les victimes parce qu'il y a des gens qui continuent à souffrir".

Questionné sur ce qu'il savait des agissements au sein de l'établissement, le prêtre parle de "discipline" mais "pas à ce niveau-là". Il confie avoir été témoin "d'une gifle" mais "pas de violence, jamais". C'est pourquoi il se dit "horrifié de voir ces violences", "ces coups de pied", "ces enfants au perron la nuit l'hiver. C'est une horreur".

Il assure ne pas avoir "caché" d'éléments et dit ne pas comprendre "pourquoi ces alertes n'ont pas provoqué toute une réflexion", au sujet des signalements faits et des plaintes déposées à l'époque, notamment contre le père Carricart, ancien directeur de l'école [mis en examen pour viol et qui s'est suicidé]. "Il y avait cette omerta dans les familles et donc, pour nous aussi, à ce moment-là, il y en avait dans l'institution", explique-t-il. "Nous n'avons pas saisi ces alertes", regrette le prêtre avant d'ajouter : "25 ans après, c'est incompréhensible".

48 nouvelles plaintes bientôt déposées

En parallèle de ces déclarations, le collectif de victimes de Notre-Dame de Bétharram annonce sur France Inter qu'elle va déposer de nouvelles plaintes sur le bureau du procureur. "Le 2 avril à 9h30 nous déposerons avec Alain Esquerre et des membres du collectif 48 signalements, témoignages pour arriver à 200", a précisé Alexandre Perez, membre du collectif et ancien élève de l'institution.  

Actuellement, "on est à 157" plaintes reçues au parquet de Pau, a expliqué le procureur de Pau, Rodolphe Jarry. "C'est un calcul précaire parce que nous avons encore reçu une plainte il y a deux jours", précise-t-il.  
 

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.