Administration Trump : le premier bilan du ministère d'Elon Musk qui a fait beaucoup de dégâts et peu d'économies

Malgré les licenciements de fonctionnaires et les coupures de financements dans la recherche ou l'humanitaire, trancher dans les dépenses fédérales ne s'avère pas aussi simple que prévu pour Elon Musk et son ministère spécifique.
Article rédigé par Loïg Loury
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Réunion dans la salle du Cabinet de la Maison Blanche, le 10 avril 2025 à Washington, D.C., au lendemain de la suspension des tarifs réciproques mondiaux. (MOLLY ROBERTS/WHITE HOUSE / MAXPPP)
Réunion dans la salle du Cabinet de la Maison Blanche, le 10 avril 2025 à Washington, D.C., au lendemain de la suspension des tarifs réciproques mondiaux. (MOLLY ROBERTS/WHITE HOUSE / MAXPPP)

Pour Elon Musk, architecte des coupes budgétaires massives promis par l'administration Trump, rien ne se passe comme prévu. Après bientôt 100 jours d'exercice, malgré les dégâts déjà commis autour de la fonction publique, la recherche et l'humanitaire, les économies sont loin d'être à la hauteur des annonces électorales.

Nommé à la tête du DOGE (Department of Government Efficiency) en novembre 2024, un ministère autoproclamé de l'Éfficacité gouvernementale, le milliardaire assurait lors de la campagne vouloir couper 2 000 milliards de dollars dans les dépenses fédérales. Mais cette somme gargantuesque a ensuite fondu. Elle a été divisée par deux après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche et aujourd'hui, ce sont 150 milliards à peine, soit moins de 10% de la promesse initiale, que l'homme le plus riche du monde prévoit de faire économiser aux Américains sur une année fiscale.

Diviser "par deux" le déficit budgétaire

Elon Musk expliquait, il y a quelques jours en Conseil des ministres : "Nous prévoyons 150 milliards d'économies sur 2026 grâce à la réduction du gaspillage et de la fraude. Et il y a des choses absurdes, des gens qui reçoivent le chômage alors qu'ils ne sont pas encore nés. C'est fou. On me demande comment je trouve ce gaspillage et je réponds qu'il suffit de regarder n'importe où." En février, il affirmait qu'avec de la "compétence" et de "l'attention", il diviserait par deux le déficit budgétaire. Il en est aujourd'hui extrêmement loin.

Et même ce chiffre de 150 milliards ne semble pas nécessairement très réaliste : Elon Musk et son DOGE se concentrent sur une partie du budget qui ne concerne pas vraiment la sacro-sainte Défense ni la Sécurité sociale, explosive politiquement. Or parmi les 950 milliards de dépenses fédérales dans lesquelles trancher, difficile d'en supprimer 150.

Erreurs, annulation de contrat fantôme...

Par ailleurs, les méthodes d'Elon Musk interrogent l'opinion. Le New York Times, notamment, évoque l'annulation d'un contrat de plus de 300 millions de dollars. Ce contrat n'existerait en fait pas encore, il s'agirait donc d'économies fantômes réalisées sur des dépenses fantômes. Sans parler d'erreurs de calcul ou d'inattention, comme ce contrat à 8 milliards, qui n'en faisait en réalité que 8 millions.

Et tout cela n'enlève rien à la détresse de dizaines de milliers de fonctionnaires licenciés, à la perte de financement pour la recherche ou l'aide humanitaire partout dans le monde. Et sans pour autant aboutir aux économies promises par Donald Trump.

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