"À chaque conclave depuis deux siècles, on s'est trompé" : un expert appelle à la prudence dans le jeu des pronostics sur le nom du futur pape

Le journaliste Bernard Lecomte, spécialiste de la papauté, esquisse le profil du futur souverain pontife, au lendemain de l'annonce de la mort du pape François. Selon lui, il sera tout sauf "clivant".
Article rédigé par franceinfo
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Des cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine avant le début du conclave au Vatican, le 12 mars 2013. (OSSERVATORE ROMANO / AFP)
Des cardinaux réunis dans la chapelle Sixtine avant le début du conclave au Vatican, le 12 mars 2013. (OSSERVATORE ROMANO / AFP)

Quel visage incarnera l'Église catholique dans les prochaines années ? "Soyez absolument prudents dans vos pronostics, avertit Bernard Lecomte, journaliste, spécialiste de la papauté, auteur de France-Vatican, deux siècles de guerre secrète, mardi 22 avril sur franceinfo. "Pratiquement à chaque conclave depuis deux siècles, on s'est trompé. Donc ce n'est pas la peine de faire des pronostics", prévient-il. La question se pose pourtant après l'annonce de la mort du pape François.

Cette mission revient aux 135 cardinaux qui vont se réunir et fixer le début du conclave, au maximum dans les vingt jours après la mort du pape, soit au plus tard le 11 mai. Bon nombre de ces cardinaux ont d'ailleurs été nommés par François lui-même. "C'est presque à chaque fois la même chose, relève Bernard Lecomte. Le pape mourant a évidemment nommé la plupart des cardinaux. Jean-Paul II, quand il est mort, avait nommé la quasi-totalité du sacré Collège. L'originalité de ce pape du Sud, c'est qu'effectivement, il a nommé énormément de cardinaux aux quatre coins du monde, y compris dans des petits endroits qui n'ont pas du tout de vocation cardinalice", ajoute-t-il.

Plus conservateur ou plus progressiste ?

Ces cardinaux sont issus de différents courants de l'Église. Alors des divisions peuvent-elles apparaître pendant ce conclave ? "Ça fait 2 000 ans que l'Église est partagée entre des responsables plutôt conservateur et d'autres plutôt progressistes, répond le spécialiste de la papauté. Ça fait des siècles qu'à chaque conclave, le problème se pose. Ce n'est pas nouveau".

"Ne vous attendez pas à avoir un pape clivant."

Bernard Lecomte, spécialiste de la papauté

sur franceinfo

Ce qui est original, selon lui, "c'est que le conclave intervient à un moment où le monde entier est en pleine révolution quant à ses alliances, quant à ses équilibres". Il faudra donc "un homme capable de fédérer, de rassembler les uns et les autres". Alors pour Bernard Lecomte ce futur pape sera "évidemment un peu plus conservateur ou un peu plus progressiste, un peu plus héritier du dogme de l'Évangile, ou bien un peu plus missionnaire dans les fameuses périphéries dont le pape François nous a parlé pendant des années."

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